Guinée : Les militaires lancent une concertation cruciale en vue d'une transition

Publié par DK NEWS le 15-09-2021, 14h32 | 10

Les militaires qui ont pris le pouvoir en Guinée ont ouvert mardi quatre jours de consultations tous azimuts pour définir le contenu d'une transition censée ramener les civils à la tête du pays, à une date encore inconnue. 

Les participants sont ressortis des premières séances au Palais du peuple, siège du Parlement dissous, sans aucune précision sur l'architecture de cette transition, mais le chef de la junte, lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, leur a dit lui-même qu'il venait avant tout pour les écouter, selon leurs témoignages. 
Durant l'une des trois sessions de mardi, dans une vaste salle entièrement ceinte de ses hommes cagoulés, arme automatique en main, le commandant des forces spéciales, assis à la tribune devant un autre rang de soldats, a prêté une attention soutenue aux interventions de quelques dignitaires religieux, opinant de la tête et prenant des notes, mais sans engager le dialogue. 
Des hommes en civil exerçaient une surveillance resserrée sur l'assistance et sur les téléphones portables qui, malgré les instructions, auraient été laissés allumés pour briser le huis clos tota l imposé à la rencontre. 
"Liberté", l'hymne national, aura retenti à trois reprises : après l'arrivée du lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, avant une minute de silence et sa prise de parole, puis après son intervention. 
Après avoir rappelé les raisons du coup d'Etat contre le président Alpha Condé le 5 septembre et les principes qui le guideraient, il s'est retiré sans s'attarder, entraînant avec lui une cohorte de gardes. "On est dans un avion grand vol (long-courrier, NDLR) piloté par le colonel Doumbouya, alors il nous a demandé en tant que chefs religieux, que pères, que vieux, ce qu'on pense qu'il (doit) faire pour la Guinée sans dérailler (...) nous avons promis d'aller nous concerter entre nous, musulmans et chrétiens", pour ensuite présenter des propositions aux nouvelles autorités, a dit le grand imam de Conakry, Hadj Mamadou Saliou Camara, une fois sorti.