Diplomatie algérienne : acquis, constance et performances

Publié par Dknews le 08-10-2021, 12h42 | 47

La diplomatie algérienne s'est distinguée à travers l'Histoire par la constance de ses positions et la performance de ses actions, ce qui a lui conféré un rôle de premier rang dans la résolution des crises et des conflits, et l'influence sur les décisions à l'échelle internationale, faisant ainsi de l'Algérie un pays exportateur de paix et de stabilité, mais aussi un pays avant-gardiste des Mouvements de libération et des causes justes.

En ce sens, la journée nationale de la diplomatie, célébrée par l'Algérie le 8 octobre de chaque année, coïncide avec une conjoncture internationale marquée par une instabilité dans les pays du voisinage, mais aussi par des tensions internationales auxquelles fait face la diplomatie algérienne avec tact et doigté. Grâce à ses diplomates chevronnés, l'Algérie a réussi à mener les bons offices et à régler des crises et des conflits au niveau continental.

La voix de l’Algérie est ainsi demeurée audible et respectée dans le concert des nations, la diplomatie algérienne étant restée fidèle à ses principes et à sa ligne de conduite, à savoir la constance de ses positions et son refus catégorique de l'immixtion dans les affaires internes des pays.

C'est dans ce sillage que le Plan d'action du gouvernement pour la mise œuvre du Programme du président de la République, approuvé récemment par le deux Chambres du Parlement, a mis l'accent sur la contribution de la diplomatie algérienne à la sécurité et à la stabilité régionales, ainsi que sur le renforcement des liens avec l’Afrique et le Monde arabe, sans omettre le redéploiement de la diplomatie économique au service du développement du pays.

"L’action diplomatique de notre pays, au cours des prochaines années, sera orientée vers la défense des intérêts de la Nation, la contribution à la sécurité et la stabilité régionales, le renforcement des liens avec l’Afrique et le Monde arabe, le développement du partenariat et de la paix dans le monde et le redéploiement de la diplomatie économique au service de notre développement", est-il mentionné dans le document où la diplomatie algérienne figure en bonne place.

"L’Algérie, de par son histoire, son poids et son emplacement géographique central entre l’Afrique, le Monde arabe et la Méditerranée sera engagée plus que jamais dans la promotion d’initiatives, de dynamiques de réconciliation et d’efforts en vue de contribuer à la solution aux crises et conflits dans la région à l’instar du conflit du Sahara occidental, de la crise libyenne ou à l’instabilité dans la région sahélo-saharienne ainsi qu’à travers le continent africain, le Moyen-Orient et le Bassin de la Méditerranée occidentale", selon le même document.

Joignant l'acte à la parole, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décidé de la création de sept postes d'Envoyés spéciaux, chargés de conduire l'action internationale de l'Algérie sur sept axes d'efforts essentiels reflétant ses intérêts et ses priorités et ce, dans le cadre de la nouvelle politique étrangère de l'Algérie, tournée désormais vers une logique d'influence.

Il s'agit de la question du Sahara Occidental et des pays du Maghreb, des questions de sécurité internationale, des questions africaines, en particulier de la géostratégie de l'espace sahélo-saharien et de la présidence du Comité de suivi de l’application de l’accord d’Alger sur la paix et la réconciliation au Mali, la communauté nationale établie à l’étranger, la diplomatie économique, les pays arabes et les grands partenariats internationaux.

La nomination de ces Envoyés spéciaux permettra à la diplomatie algérienne de retrouver ses titres de noblesse et d'étoffer davantage son palmarès en matière de règlement des conflits par les voies pacifiques, le dialogue et la négociation ainsi que la promotion des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

Et c'est à juste titre qu'Alger a été qualifiée, dans les années 1960-1970, de "Mecque des révolutionnaires" pour son soutien indéfectible et inconditionnel aux causes justes et à l'indépendance des pays colonisés. Il s'agit aussi du soutien ferme et déterminé aux peuples du Sahara occidental et de Palestine.

D'autres acquis sont également à mettre à l'actif de la diplomatie algérienne, consistant en l’accord historique de 1975 sur le différend territorial entre l’Iraq et l’Iran, la libération des otages américains en 1981 ainsi que l’accord de Paix entre l’Ethiopie et l’Erythrée.

En 1974, l'Algérie qui avait présidé l`Assemblée générale de l`ONU, avait présenté une résolution pour demander la suspension de qualité de membre de l`Afrique du Sud à l`ONU, à cause de la politique d`apartheid suivie par le régime de Pretoria.

Cette résolution fut adoptée par les deux tiers des membres de l`Assemblée générale de l`ONU, ce qui fut, selon la majorité des observateurs, "une grande victoire pour la diplomatie algérienne".

Durant la glorieuse Révolution de novembre 1954, la diplomatie algérienne avait mené, en parallèle avec la lutte armée, une bataille diplomatique en vue de faire connaître la question algérienne dans les fora internationaux.

Cette dynamique avait permis à l`Algérie, alors sous occupation française, d`inscrire, pour la première fois à l`ordre du jour des travaux de l'ONU en 1955, la question de son indépendance, en dépit de la forte opposition de la France coloniale.

L`année 1958 a été un tournant décisif dans l`Histoire de l`Algérie et sa diplomatie quand l`ONU avait adopté une résolution ayant consacré le droit du peuple algérien à l`autodétermination, infligeant une cinglante défaite diplomatique à la France qui était, faut-il le souligner, une puissance coloniale et aussi membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU. La France avait considéré que l'examen de cette question au niveau de l`ONU comme "une ingérence flagrante dans les affaires internes de la France".

La Journée nationale de la diplomatie coïncide avec le jour où le premier président de l`Algérie indépendante, le regretté Ahmed Ben Bella, a hissé le drapeau algérien au siège des Nations-Unies à New York, le 8 octobre 1962.