Avoir des pensées négatives récurrentes augmenterait le risque d'Alzheimer

Publié par DK NEWS le 11-10-2021, 15h46 | 35

Avoir des pensées négatives récurrentes entraînerait un déclin cognitif et une accumulation de protéines néfastes pour le cerveau, au point d'augmenter un risque d'Alzheimer.  

Et si l'état d'esprit des personnes âgées jouait sur la chimie de leurs cerveaux ? Une récente étude menée par des chercheurs de l'université UCL à Londres et de l'Inserm souligne qu'avoir des pensées négatives récurrentes pourrait accélérer le déclin cognitif et augmenter le risque de développer la maladie d'Alzheimer.
Le risque de démence serait potentiellement corrélé avec les pensées positives et négatives. Les chercheurs pensent que l'impact bénéfique de la méditation ou encore de la pleine conscience au niveau du cerveau devrait être davantage exploré, tandis que les pensées négatives récurrentes (PNR) pourraient accélérer la démence. L'un des chercheurs souligne : "Nos pensées peuvent avoir un impact biologique sur notre santé physique, ce qui peut être aussi bien positif que négatif."

PNR ET ACCUMULATION DE PROTÉINES NÉFASTES
C'est du moins ce qui est ressorti d'une étude menée pendant deux ans, sur 292 personnes de plus de 55 ans, faisant partie de la cohorte PREVENT-AD et 68 patients de la cohorte IMAP+ (deux programmes de prévention et d'étude de la maladie d'Alzheimer). Ils ont répondu à des questionnaires à propos des pensées négatives qu'ils avaient tendance à ressasser, tant sur le passé que sur les craintes d'avenir. Leur anxiété et les éventuels symptômes dépressifs ont aussi été analysés.
Pendant ces deux années, les médecins ont analysé la mémoire, la fonction cognitive, l'attention et la cognition spatiale ainsi que le langage des patients. En complément, des examens d'imagerie médicale ont été réalisés, à la recherche de dépôts de protéines tau et amyloïdes connues pour être responsables de démences. Les chercheurs ont remarqué que les patients sensibles aux pensées négatives étaient plus susceptibles de présenter une accumulation de ces protéines.
Le Dr Natalie Marchant, auteure principale de l'étude a expliqué : "La dépression et l'anxiété chez les quadragénaires et les personnes âgées ont déjà été identifiées comme des facteurs de risque de démence." Elle a souligné que l'objectif était ici de "développer des stratégies visant à réduire ce risque, simplement en les aidant à atténuer leurs pensées négatives". La prochaine étude visera à examiner si leur diminution aide à réduire le risque de démence.