Cancer de la peau : l'ablation des ganglions ne serait pas nécessaire

Publié par DK NEWS le 13-10-2021, 14h38 | 63

Retirer les ganglions proches de la tumeur pour les cancers de la peau n'aurait pas d'impact sur la survie du malade.
L'ablation des ganglions à proximité de la tumeur chez des malades atteints d'un mélanome, un cancer agressif de la peau, ne serait pas une voie thérapeutique efficace pour l'amélioration de la survie, selon les résultats d'une étude publiée dans la revue The New England Journal of Medecine.
Les chercheurs du centre médical Cedars Sinai aux Etats-Unis ont mené une étude avec 1 900 malades atteints d'un mélanome pour analyser l'ablation des ganglions et son effet sur la survie. Aujourd'hui, dès le mélanome établi, les ganglions proches de la tumeur sont souvent prélevés et soumis à une biopsie pour observer si le cancer a commencé à se propager.
Les scientifiques ont comparé deux groupes de patients, dont des malades qui ont uniquement bénéficié d'une surveillance par échographie et résection (retrait chirurgical d'une de la tumeur) si nécessaire.

PEU DE BÉNÉFICES ET BEAUCOUP D'EFFETS SECONFAIRES
Les conclusions de l'étude ont montré que l'ablation des ganglions près de la tumeur n'a pas permis une augmentation des taux de survie.
"Les résultats de cette étude vont se traduire par une nette diminution du nombre d'interventions dans le monde pour retirer les ganglions près de la tumeur", a affirmé le Dr Mark Faries, co-directeur du programme sur le mélanome et de chirurgie du cancer associé à l'Institut de recherche du centre médical Cedars-Sinai, à Los Angeles. "Ces résultats vont probablement affecter dans l'avenir la conception d'un grand nombre d'essais cliniques sur le mélanome ainsi que des thérapies contre ce cancer", a-t-il ajouté.
De plus cette opération a favorisé certains effets secondaires. En effet, 25 % des malades ont souffert de lymphoedème (un gonflement provoqué par le ralentissement ou le blocage de la circulation de la lymphe), comparativement aux 6 % du groupe témoin.
"Cette nouvelle approche va permettre aux malades d'éviter des effets secondaires importants résultant de cette intervention chirurgicale et clarifie aussi les choses pour la mise au point de nouveaux traitements", a estimé le Dr Omid Hamid, patron de la recherche en immuno-oncologie et co-directeur du programme des cancers cutanés au centre médical Cedars Sinai.