CNESE: Approfondir la réforme fiscal pour réussir l'inclusion financière

Publié par Dknews le 26-10-2021, 20h00 | 25

Les experts participant à l'atelier professionnel organisé lundi à Alger par le Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), ont préconisé l'approfondissement de la réforme du système fiscal pour réussir l'inclusion financière en Algérie.

Ainsi, le consultant financier et membre du collectif "Care", Lies Kerrar, a plaidé pour une réforme plus approfondie, qui consacre le principe de l'équité fiscale, notamment en supprimant la Taxe sur l'activité professionnelle (TAP) et en collectant correctement la TVA.

"La TVA intérieure collectée ne représente que 3% de la valeur ajoutée intérieure, alors que le taux de la TVA effective-globale perçue sur les importations représente 10% de la valeur des importations", a estimé M. Kerrar lors de cet atelier dédié à l'inclusion financière et au rôle du secteur privé dans le financement de l'investissement.

De son côté, le vice-président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), Djamel Guidoum, a proposé que les commerçants au détail bénéficient d'un système fiscal basé sur un impôt forfaitaire annuel, afin qu'ils bancarisent leurs revenues et cessent de fuir le circuit formel.

Ce système fiscal doit être élaboré sur la base d'une classification des commerçants par domaine d'activité, en prenant compte la région d'implantation de leur commerce comme facteur déterminant le potentiel de vente.

Il permettrait, selon lui, de régler "jusqu'à 80% du problème de l'argent qui circule dans l'informel" en plus de permettre à l'administration fiscale d'avoir une base de données "fiable" lui facilitant l'établissement d'une prévision de trésorerie.

M.Guidoum a estimé que 90% de l'argent qui circule dans l'informel est détenu par cette catégorie de commerçants "affligée" par un système fiscal "lourd" prévoyant, notamment, le payement de la TAP qui représente, parfois, 50% de leur chiffre d'affaires.

Lors de cet atelier, le fondateur de l'Institut supérieur des technologies avancées et management (INSTAM), et membre des collectifs "Care" et "Nabni", Nadhir Laggoune, a présenté un nouveau moyen pour régler le problème des délais de règlement des importations fixés à 90 jours et cela en recourant au Factoring.

Il s'agit d'un système qui permet à un opérateur appelé "Factor" de payer les factures du fournisseur (vendeur) d'une entreprise (acheteur) en contrepartie d'une rémunération, lui évitant, ainsi, ces délais de règlement qu'il a jugé "trop longs".

M.Laggoune a, d'ailleurs, proposé de les ramener à 60 jours au maximum, dans le cadre de la modernisation du système financier algérien.

L'atelier a été marqué, par ailleurs, par la participation du représentant de la Banque islamique de développement (IsDB), chargé de la région de l'Afrique sub-saharienne, Boubakari Ake, qui a loué les avantages de la finance islamique dans la réalisation de l'inclusion financière.Il a préconisé, dans ce sens, l'émission de Sukuk pour le financement des infrastructures, comme ce fut le cas au Togo, au Mali ou encore au Sénégal ou en Côte d'Ivoire.