
Les participants au colloque scientifique sur la confiscation des avoirs criminels ont affirmé, mardi à Alger, la nécessité de fédérer les efforts pour récupérer les fonds détournés à l'étranger notamment au vu de la volonté politique affichée par les hautes autorités du pays.
Les participants à ce colloque scientifique consacré à l'examen "des procédures légales, judiciaires et financières de saisie ou de gel, de recouvrement et de confiscation des avoirs criminels" ont appelé à " intensifier la coordination entre les secteurs concernés par la récupération des fonds détournés issus des différentes formes de corruption ayant conduit à la "saignée de l'économie nationale".
Dans ce cadre, le directeur général du Centre de recherches juridiques et judiciaires, Farah Rachid a souligné que "la récupération des fonds détournés à l'étranger "est un droit irrévocable pour le peuple algérien".
Il a suggéré, dans ce sens, la création d'une "Autorité du contentieux de l'Etat" qui veille à "la protection des intérêts de l'Etat aux plans national et international", appelant à tirer profit de l'expérience des pays qui disposent de tels mécanismes et à échanger des expériences dans ce domaine.
Pour sa part, le directeur de l'Office central de répression de la corruption, Mokhtar Lakhdari a fait état d'une "coordination de haut niveau" entre les différents acteurs dans le domaine de la récupération des fonds détournés placés à l'étranger, affirmant que les nombreuses formes de blanchiment d'argent notamment des fonds détournés "compliquent l'opération de traçabilité, de détection et de récupération de ces fonds qui appartiennent au peuple algérien".
Il a appelé à une "évaluation périodique" de l'action des organismes chargés de l'opération de récupération de ces fonds, tout en veillant à la constitution de "dossiers judiciaires" pour la récupération de ces fonds, tout en tenant compte des spécificités de la législation de chaque pays.
Le président du Conseil national des droits de l'homme, Bouzid Lazhari a estimé que la récupération des fonds détournés "est l'un des droits socioéconomiques du peuple algérien", dévoilant la création d'un comité de réflexion sur la manière de récupérer ces fonds, vu leur importance pour le développement de l'économie nationale.
Lors de sa participation par visioconférence à ce colloque, le chercheur à la Faculté des sciences économiques et de gestion de l'université de Constantine, Farid Khelatou, a suggéré la création d'un organe national "de suivi et de détection des avoirs criminels".
La chercheuse à l'université d'Alger 1, Souhila Guemoudi, a évoqué les procédures judiciaires de recouvrement direct des avoirs criminels par une action civile.
Dans le même cadre, le sous-directeur d'études jurisprudentielles à la direction générale des Douanes a donné une présentation sur les procédures légales, judiciaires et financières de saisie et de confiscation des avoirs criminels.