
Les forces de sécurité ont tiré mardi des gaz lacrymogènes contre des manifestants bloquant les routes dans la capitale Khartoum pour protester contre le coup d'Etat mené par le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane. Retenu depuis le coup d'Etat lundi au Soudan par le général Burhane, le Premier ministre limogé Abdallah Hamdok a été ramené en soirée chez lui à Khartoum et des "mesures de sécurité ont été prises dans le périmètre de son domicile", a indiqué un responsable militaire, semblant signifier qu'il avait été assigné à résidence.
A New York, le Conseil de sécurité a entamé une réunion à huis clos sur le coup de force au Soudan, condamné en Occident et qui a coûté à ce pays pauvre d'Afrique de l'Est, une aide américaine cruciale et pourrait lui causer la perte du soutien financier européen.
Pour le second jour consécutif, des milliers de Soudanais ont manifesté contre l'armée à Khartoum, bloquant les rues du centre-ville avec des pierres, des branchages et des pneus brûlés, tandis que les forces de sécurité ont été déployées avec leurs blindés sur les ponts et grands axes.
En soirée, les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes contre les manifestants pour dégager un important axe routier, selon des témoins. Mais les protestataires ont continué à le bloquer.
Lundi, quatre manifestants ont été tués par des tirs de l'armée selon un syndicat de médecins, et 80 blessés.