Oukld Kablia : Le renseignement, élément clé à l'origine du triomphe de la guerre de libération nationale

Publié par Dknews le 31-10-2021, 18h24 | 18

Les services de renseignement algériens, du temps de la glorieuse Guerre de libération nationale, agissaient "efficacement" pour recueillir l'information et connaitre les intentions du pouvoir et de la classe politique français pour en déjouer les effets "néfastes" permettant ainsi le triomphe de la Révolution algérienne, a soutenu le président de l'Association des anciens du ministère de l'Armement et des Liaisons générales (MALG), Daho Ould Kablia.

"Les services de renseignement s'occupaient à recueillir l'information politique notamment pour connaitre les intentions du pouvoir français et de la classe politique française, des personnalités non engagées dans l'administration française, telles que les intellectuels, les syndicats et surtout les milieux catholiques", a indiqué M. Ould Kablia à l'APS, à la veille de la commémoration du 67 anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale contre l'Etat colonial français.

Tous ces éléments, a-t-il appuyé, fournissaient de l'information aux chefs agents et chefs de postes, "très efficaces", se trouvant à l'étrangers, qui les transmettaient et agissaient en conséquence.

Au plan militaire, en moins d'une année, les services du renseignement opérationnel, qui étaient au frontière, a pu déterminer notamment la consistance physique des barrages électrifiés érigés en 1957, a-t-il expliqué, relavant qu'on savait comment étaient constitués les barbelés, le système d'alarme et le système de piégeage.

Faisant l'historique de la guerre de libération nationale, M. Ould Kablia a indiqué qu'Abdelhafidh Boussouf (alors qu'il était l'adjoint de Mohamed Larbi Benmhidi, chef de la wilaya 5 historique) avait considéré que la Révolution ne manquait pas d'homme et pas totalement d'armement, mais la faille se trouvait dans le domaine de la formation, au niveau des liaisons et du renseignement.

En analysant ces trois points, Boussouf a décidé de créer une école des cadres à Oujda pour former des commissaires politiques, a indiqué M. Ould Kablia, expliquant qu'en plus de l'action "néfaste et dangereuse" de l'armée française à l'intérieur de l'Oranie, il y avait son danger aux frontières, installée au Maroc, en dépit de l'indépendance de ce dernier.

Abdelhafidh Boussouf a mis en place ainsi un service de logistiques pour récolter des armes, un service de renseignement et de liaisons pour combattre les services spéciaux qui agissaient depuis Oujda.

Il va étoffer cette organisation du renseignement après la mise en place du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), avec la création du mythique et puissant MALG, qui œuvrera efficacement à récolter la moindre information servant au triomphe de la Révolution algérienne et à déjouer la propagande colonialiste.

Pour M.Oukld Kblia, le peuple algérien s'est engagé puissamment pour mettre fin à une longue nuit coloniale, parsemée de génocides, de massacres, de répression sauvages et de tueries.

Rappelant les différentes étapes pour l'aboutissement du premier novembre 1954, il a indiqué que les massacres du 8 mai 1945 avaient créé le déclic et une prise de conscience pour la lutte armée.

"Il y a une répression extrêmement violente et sauvage qui s'est traduite sur l'ensemble du territoire national.

La répression a touché pratiquement tout le monde, tellement violente que le sentiment est né selon lequel la France refuse de se plier aux orientations de la société des nations notamment celles disposant qu'avec la fin de la 2ème guerre mondiale, il va s'agir de libérer tous les peuples sous domination coloniale", a-t-il rappelé.

Pour lui, les Algériens espéraient beaucoup, mais étaient désillusionnés et avaient compris qu'il n'était plus possible de faire confiance aux discours et aux mensonge, mais plutôt de recourir au combat armé.

Cette idée va se concrétiser avec la création de l'Organisation spéciale (OS) en 1947, fer de lance de la lutte armée et creuset de la plupart des leaders de la révolution algérienne.

Evoquant par ailleurs les récents propos du président français Emmanuel Macron sur l'Algérie , M. Ould Kablia a indiqué que c'était de "la provocation" que les Algériens n'avaient pas accepté et à l'égard de laquelle ils avaient manifesté leur hostilité énergiquement, s'interrogeant sur ce qui a pris le président Macron de s'immiscer dans les affaires internes du pays.