Défier l’opération Jumelle "un tournant décisif" dans le cours de la Révolution (moudjahid)

Publié par Dknews le 31-10-2021, 18h25 | 22

Défier l’opération "Jumelle" lancée par les forces ennemies en juillet 1959, marquait un tournant décisif dans le cours de la Révolution du 1er novembre 1954, émaillée d'énormes sacrifices pour libérer l’Algérie du joug colonial, témoigne le Moudjahid Salah Ouzrourou, un ancien officier de l’ALN.

Un des rescapés de cette opération d’envergure montée par les forces coloniales pour anéantir l’ALN dans les maquis à travers les différentes régions de la wilaya III historique, l’officier Ouzrourou garde à ce jour de profondes séquelles et des balles dans son corps, qui témoigne d’une atrocité inégalée subie durant la guerre de libération.

"Affronter un ennemi doté d’armes lourdes et d’aviation de guerre, n’était pas une sinécure, mais le courage et la détermination de nos troupes ont fait la différence. Les unités combattantes de l’ALN savaient bien que ce défi constituait un tournant décisif pour le cours de la Révolution et pour arracher l’indépendance", a-t-il souligné à l'APS.

Cet ancien officier de l’ALN, âgé de 75 ans et natif de la région de Ain El Hamam (wilaya de Tizi-Ouzou), s'est reconverti au lendemain de l'indépendance à  l’écriture de ses mémoires sur la Révolution et ses missions militaires et paramilitaires assumées alors durant la période allant de 1957 jusqu’en mars 1962. "L’opération jumelle était une action militaire infernale lancée pour nous anéantir dans les maquis. C’était une opération de grande envergure qui nous a perturbé mais sans pour autant nous détourner de notre objectif principal à savoir la poursuite de notre combat jusqu’à l’indépendance", a confié l’ex-officier de l’ALN, M. Ouzrourou.

Le déploiement intensif de renforts dans les maquis et dans les villages à travers plusieurs régions de la wilaya III, déclarées zones interdites, "a beaucoup rétrécit notre champs d’action et nos mouvements, mais malgré cela nous avions réussi à desserrer l’étau sur les troupes de l’ALN grâce au soutien indéfectible des femmes", a-t-il ajouté. "Les femmes des villages à Draâ El Mizan (au sud de la wilaya de Tizi-Ouzou), par exemple , et dans d’autres régions environnantes, ont joué un rôle important à cette époque pour approvisionner les moudjahidine, en renseignements, nourriture et habits", a-t-il témoigné dans une déclaration à l’APS.

De 1958 à 1959, l’officier Salah Ouzrourou a occupé le poste d’agent de liaison, avant d’être nommé intendant régional en 1959 jusqu’à 1960 dans la région II relevant de la zone 4 de la wilaya III historique. Malgré les ratissages successifs, ainsi que la prise des lieux stratégiques et le contrôle rigoureux imposé aux populations par les forces ennemies, cet ancien officier de l’ALN en compagnie de ces camarades savaient comment tromper la vigilance des soldats français pour effectuer leurs mouvements et déplacements, souvent périlleux, d’une zone à une autre.

"Les sacrifices étaient lourds pour nous. C’est durant cette opération infernale que j’ai subi de graves blessures par le Napalm et par balles ainsi et éclats de bombes que je garde d’ailleurs à ce jour dans mon corps", a-t-il dit. "Les bombardements au napalm de la forêt de Boumahni en août 1960, ainsi que l’accrochage sanglant survenu à Ath Voughardane (Assi Youcef) en novembre 1960, fut un moment atroce.

La violence et la torture exercées par l’armée ennemie sur l’ALN et sur le peuple algérien étaient terribles", se souvient-il avec émotion. Dans son livre intitulé "de la Révolution à la guerre d’Algérie", témoignage d’un rescapé de l’opération jumelle, l’officier Salah Ouzrourou a retracé sa vie et son combat héroïque via une série de témoignages sur les différentes batailles et autres actions militaires et paramilitaires accomplies durant la période allant de 1956 à 1962.