Justice : 2000 ha de terres pour promouvoir l'activité agricole en milieu carcéral

Publié par Dknews le 10-11-2021, 18h26 | 359

Le directeur général de l'Administration pénitentiaire et de la réinsertion, Said Zereb a affirmé, mardi à Djelfa, l'intention de son secteur d'exploiter une superficie de 2.000 hectares de terres pour promouvoir l'activité agricole en milieu carcéral, au cours des cinq prochaines années.

Dans son allocution d'ouverture des travaux du "Forum national sur l'activité agricole en milieu carcéral", organisé au nouveau Centre de prévention de Djelfa, M. Zereb a ajouté que le secteur "vise à exploiter 2000 hectares de terres agricoles, au cours des cinq prochaines années, afin de dynamiser l'activité agricole en milieu carcéral qui exploite actuellement plus de 500 hectares".

Au titre de cette démarche, qui vise l’intégration des détenus dans l'activité agricole, "cette catégorie va bénéficier d'une formation professionnelle et qualifiante, en coordination avec les centres de formation professionnelle, et avec l'accompagnement et le soutien des services agricoles et de la conservation des forêts, dans les spécialités agricoles, dans le but de les préparer, après leur sortie de prison, à intégrer le monde agricole, avec un accompagnement des différentes institutions d'appui de l'Etat" a expliqué le même responsable.

Selon M. Zereb, le secteur pénitentiaire compte actuellement 26 exploitations agricoles, dont 12 spécialisées dans les établissements en milieu ouvert et 16 ateliers agricoles mitoyens aux établissements pénitentiaires, exploitant plus de 500 hectares de terres agricoles, répartis sur différentes wilayas du pays et employant plus de 1.300 détenus.

Leur exploitation s’appuie sur les technologies modernes, aux volets irrigation, traitement phytosanitaire et suivi de la production.

Le directeur général de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion a évoqué, à l’occasion, les résultats positifs obtenus dans l'activité agricole en milieu pénal, notant qu'à ce jour, il a été enregistré la plantation de 90.632 arbres fruitiers, dont 29.674 oliviers, 25.902 plants d'agrumes, 5.919 palmiers, 4.512 pommiers et 25.000 autres arbustes de diverses variétés.

A cela s’ajoute, selon le même responsable, la mise en place de cultures protégées sous serres, dont des pépinières de fleurs, en plus de la pratique de l'apiculture, l'aviculture et l'aquaculture d'eau douce dont la wilaya d'Adrar est devenue un modèle à suivre, a -t-il dit, prévoyant un "élargisseme nt ultérieur de cette idée à travers diverses institutions, notamment à la faveur d'un accord-cadre signé avec le ministère de la Pêche", a-t-il indiqué.

Ont pris part à ce forum, les directeurs des établissements des milieux ouverts et des ateliers agricoles mitoyens aux établissements pénitentiaires, les ingénieurs et les techniciens agronomes ainsi que des cadres de l'Office national des travaux éducatifs et de l'apprentissage (ONTEA), en sus des représentants des services agricoles de la wilaya de Djelfa.

Cette rencontre s'inscrit dans "le cadre de la formation continue des cadres et des gestionnaires de ces établissements et ateliers", a fait savoir M. Zereb, ajoutant que le forum vise, aussi, à "relancer l'activité de ces établissements, à travers le renforcement des compétences de ses gestionnaires, la relance de la formation et le recrutement de la main d'œuvre carcérale en milieu agricole, en coordination avec tous les intervenants, à leur tête les services agricoles de wilayas ».

Cette manifestation s’inscrit au titre de la mise en œuvre de l'accord-cadre signé, le 9 juin dernier, entre les ministères de la Justice et de l'Agriculture et du Développement rural, et répond à la volonté commune des deux secteurs de coordonner leurs efforts, pour assurer l'appui technique et l'accompagnement de l'administration pénitentiaire dans l'exploitation des espaces agricoles, afin de former et employer les détenus dans les domaines de l'agriculture et des travaux forestiers.

M. Zereb a estimé, en outre, que cette rencontre de trois jours, sera "une occasion pour évaluer l'état et l'activité des ateliers agricoles, examiner leurs programmes, échanger des expériences et identifier les priorités et les objectifs escomptés".