Affaire du Groupe Condor: audition des accusés dans le dossier "Travocovia"

Publié par Dknews le 16-11-2021, 20h06 | 17

Le procès des accusés dans l'affaire du Groupe  Condor s'est poursuivi mardi au tribunal de Sidi M'hamed avec l'audition  des parties concernées par le dossier "Travocovia", une des filiales du  Groupe, chargée de la réalisation d'un centre pour brûlés dans la wilaya de  Skikda.

Répondant à une question sur la non réception du projet ,inscrit depuis  2012, et le recours à la sous-traitance pour la réalisation des travaux à  100%, une pratique contraire à la loi, le président du conseil  d'administration (PCA) de la société "Travocovia", Omar Benhamadi (en  détention provisoire) a fait savoir que la société en question avait  soumis, lors de l'appel d'offres, la meilleure offre financière.

Le retard des travaux, lancés en 2014, est dû à la non conformité du  terrain (zone de Bouzaroura), en ce sens que plusieurs problèmes entravant  la réalisation du projet dans les délais fixés (22 mois) se sont révélés, à  l'instar de la voie sinueuse menant à la décharge publique et l'existence  d'eaux souterraines au niveau du site.

A cet effet, Omar Benhamadi a tenu le bureau d'études chargé de la  réalisation de l'expertise pour re sponsable du retard accusé dans la  réalisation du projet dont le coût s'élève à 2,4 Mds Da.

Le bureau d'études en question avait élaboré une étude similaire à Oran et  copié la même expertise pour le centre de Skikda, a-t-il fait savoir,  ajoutant que l'expertise a été réalisée sur la base d'une étude fictive.

Démentant le recours à la sous-traitance à 100%, Omar Benhamadi a expliqué  que la société avait recouru à la sous-traitance uniquement pour les  travaux exigeant une expertise particulière.

 Pour sa part, le Chef de service de planification et des moyens à la  direction de la Santé (DSP) de Skikda, Kamel Benyoucef, poursuivi également  dans cette affaire, a pointé du doigt le bureau d'études qui a fait preuve  de négligence dans ce dossier, ajoutant qu'on ne saurait tenir la DSP pour  responsable d'autant qu'elle a fait des rapports sur la suspension des  travaux de réalisation du centre pour des raisons techniques.

De son côté le mis en cause, Tir Mahieddine, directeur de la santé de la  même wilaya, a affirmé au juge qu'il avait pris ses fonctions en 2017, et  lorsqu'il avait constaté l'arrêt des travaux, il a contacté le ministère,  qui a accordé une période de 10 mois en vue de leur parachèvement.

 Cependant, Travocovia n'avait pas les plans de mise en œuvre pour  l'électricité et le gaz, d'où l a décision de l'arrêt des travaux à nouveau.

 Il a fait savoir que le bureau d'études dirigé par la femme nommée "Souad  Rebai" a présenté à l'entreprise de faux plans qui ont été rejetés au  niveau de la Direction de la santé.

 A une question sur la raison pour laquelle il n'avait pas pris la décision  de résilier le contrat avec l'entreprise à cause du retard de réalisation,  il a précisé que la décision revenait au wali et non au directeur de la  santé.

 Interrogé au cours de l'audience du matin, le directeur de Travocovia,  Chaâbane Bensif, a affirmé que le point le plus dangereux qui n'a pas été  évoqué dans l'expertise réalisé par le Bureau d'études était l'aspect  sécuritaire, qui était à l'origine de la suspension des travaux, expliquant  que la responsabilité de l'entreprise consiste seulement en "la réalisation  du projet".

 Les accusés seront auditionnés, l'après-midi, concernant le dossier de  l'opérateur mobile Mobilis.

 Pour rappel, l'affaire du groupe Condor des frères Benhamadi, poursuivis  dans des affaires de corruption, avait été ouverte , lundi, au Pôle pénal,  financier et économique.

 Le premier jour a été consacrée au dossier GB Pharma, un projet de  réalisation d'une usine pharmaceutique dans la nouvelle ville de Sidi  Abdallah, qui n'a pas vu le jour jusqu'à présent.