Affaire du groupe Condor : audition des accusés dans le dossier de l'opérateur Mobilis et la société ALTRAPCO

Publié par Dknews le 17-11-2021, 19h30 | 76

Le procès des accusés dans l'affaire du Groupe Condor s'est poursuivi mardi après-midi avec l'audition des accusés dans le dossier du marché conclu par le Groupe avec l'opérateur public de téléphonie mobile "Mobilis", ainsi qu'au dossier de la société ALTRAPCO, chargée de la réalisation d'une gare routière dans la wilaya de Bordj Bou Arreridj.

Parmi les accusés auditionnés par le juge dans le dossier de Mobilis, figure Abdelhadi Mati qui occupait le poste de directeur des relations administratives, poursuivi pour dilapidation de deniers publics et abus de fonction.

Répondant aux questions du juge sur le "traitement de faveur" au bénéfice du Groupe Condor, et l'octroi de facilitations pour obtenir le marché "des tablettes munies de la carte Sim Mobilis", l'accusé a expliqué que l'octroi d'une quelconque offre se fait conformément à une étude réalisée par la direction du marketing. Cette dernière avait affirmé que le dossier du groupe a été traité de la même façon que les autres représentants à l'image de Huawei, LG et Samsung.

Il a assuré, dans ce cadre, que le montant du marché et la durée accordée aux opérateurs avaient été pris en considération pour l'octroi du marché, et par conséquent "aucun avantage n'a été octroyé à Condor".

Abondant dans le même sens, Mohamed Habib, qui assurait l'intérim de Mobilis après le départ de l'ancien directeur général Saad Dama, a précisé qu'avant la passation du marché, une étude technique a été élaborée pour la sélection de l'opérateur. Il assuré que l'ancien SG du ministère de la poste et des technologies de l'information, feu Fouad Belkacem, "n'a exercé aucune pression pour le choix des tablettes produites par Condor".

Concernant les factures impayées par l'opérateur (plus de 120 milliards de centimes), il a précisé qu'elles allaient être payées même sans l'appel qu'il a reçu de feu Fouad Belkacem car Mobilis était obligée de régler ces factures en prévision de la conclusion d'un nouveau marché pour l'acquisition de téléphones et de tablettes électroniques de 4G, une technologie entrée en service en 2016.

Le juge a également auditionné les coaccusés dans le dossier de l'entreprise ALTRAPCO, qui avait été chargée en 2011 de réaliser une gare routière dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj pour livraison dans un délai de 18 mois. Le gérant d'ALTRAPCO, Smail Benhamadi, a dit que le retard de livraison de la gare était dû "à l'absence d'un bureau d'étude pour la réalisation des maquettes du projet, et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle le projet a été gelé pendant quatre ans".

Il a également évoqué la lenteur dans la réalisation des plans faute d'une étude de sol, précisant que "la gare a été livrée en 2018 et inaugurée une année après par le ministre des Transport et des Travaux publics de l'époque, Abdelghani Zaâlane".

Cinq (5) directeurs des transports dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj durant la période de réalisation de la gare (2011-2019) ont été auditionnés dans ce dossier concernant la prorogation du contrat avec l'entreprise malgré le dépassement des délais de livraison. Ils ont soutenu qu'"ils étaient habilités par la loi à prendre une telle mesure".