Droits de l'Homme : forte volonté politique de lutter contre le Covid-19

Publié par DK NEWS le 10-12-2021, 16h09 | 5

Le président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Bouzid Lazhari, a affirmé que le rapport annuel sur les droits de l'Homme pour l'exercice 2020, soumis au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait porté sur le système sanitaire à la lumière de la propagation du covid-19, mettant en avant les efforts des autorités publiques et la forte volonté politique de lutter contre cette pandémie.

Dans une déclaration à l'APS à la veille de la célébration de la Journée internationale des droits de l'Homme coïncidant avec le 10 décembre de chaque année, M. Lazhari a fait savoir que "le rapport du CNDH sur la situation des droits de l'Homme en Algérie pour l'exercice 2020 a été soumis au président de la République".

Il a souligné, dans ce sens, que le document avait consacré un large volet à la situation sanitaire due au covid-19, à travers l'analyse du système sanitaire national depuis la propagation de la pandémie, la recherche de solutions pour les lacunes qu'enregistre ce système et l'appel à élaborer des lois spécifiques lui permettant de s'acquitter des missions qui lui sont confiées en cette conjoncture exceptionnelle.

Après avoir affirmé que l'Algérie "a été prudente et sage dans sa gestion de la situation, en dépit des lacunes", M. Lazhari a assuré que "la forte volonté politique a permis de prendre les mesures nécessaires au moment opportun afin d'éviter des catastrophes naturelles, ce qui a conduit l'Organisation mondiale de Santé (OMS) à féliciter l'Algérie "notamment en ce qui concerne les mesures anticipatives prises dès l'apparition des premiers cas de covid-19".

Pour le même responsable, la crise sanitaire résultant de cette pandémie "nous a offert l'opportunité de faire le point sur les lacunes du système sanitaire, et par conséquent, lui accorder un intérêt particulier et un soutien matériel, financier et humain à travers l'implication de tout un chacun", appelant à l'établissement d'une démocratie "participative" visant à trouver des solutions "raisonnables et pratiques" pour les lacunes enregistrées loin de toute action bureaucratique surréaliste".

Evoquant la situation des droits de l'homme en Algérie, le président du CNDH a fait état d'un travail inlassable en vue de consacrer ces droits, en ce sens que la nouvelle Constitution a donné "des indications claires" prouvant que l'Etat est principalement sous-tendu par le respect des droits humains.

M.Lazhari a rappelé à cet égard "le grand apport" à la nouvelle version de la loi fondamentale, notamment en ce qui concerne le remplacement du système de déclaration par celui des autorisations pour 4 libertés, à savoir la manifestation pacifique, le rassemblement pacifique, la création d'associations et la création de journaux.

Ces grands pas, a-t-il soutenu, ne suffisent pas à eux seuls, mais requièrent la promulgation accélérée de diverses lois organiques, citant la loi relative à l'article 40 de la Constitution, qui condamne les violences faites aux femmes et astreint l'Etat à les protéger en toutes circonstances.

En réponse à une question sur les "excès" enregistrés en matière de respect des droits de l'homme en Algérie, M. Lazhari a fait savoir que "les choses ne se déroulent pas toujours comme nous le souhaitons, en ce sens qu'il y a des violations qui se pratiquent ici et là, provenant d'individus et non d'institutions de l'Etat", appelant la société civile et les individus à "se rapprocher du Conseil pour signaler ces pratiques à l'aide de preuves".

Commentant des rapports établis sur la situation des droits humains en Algérie de manière qualifiée de "subjective", M. Lazhari a affirmé que ces rapports ne relevaient toutefois "aucun cas d'assassinat ou de disparitions forcées et dénotent même l'absence d'une politique publique systématique de torture en Algérie".

Les rapports, a-t-il poursuivi, notent "des cas de restrictions à la liberté de la presse, de manifestations pacifiques, de rassemblement pacifique et de formation d'associations", faisant remarquer que ces thèmes ont été prévus dans la nouvelle Constitution.

S'agissant des détenus d'opinion, le même responsable a affirmé que le Code pénal algérien "ne pénalise pas les individus juste pour avoir exprimé leur opinion, la détention du journaliste étant interdite en vertu de la Constitution. Il s'agit, plutôt, de possibilités de poursuites contre des journalistes pour violation du droit public et de rassemblement non autorisés en dehors du cadre de travail", a-t-il précisé, se disant "convaincu du fait que le problème réside en l'article 79 du Code pénal qui devrait être plus précis dans le cadre de l'exception d'inconstitutionnalité dans les affaires relative à la détention des journalistes.

A ce propos, il s'est interrogé sur les chiffres avancés par certaines parties faisant état de 300 détenus d'opinion, déclarant: "supposons que ces chiffres soient justes, pourquoi n'avons-nous pas été saisis en tant qu'organe de défense des droits de l'homme?".

En outre, M. Lazhari a déploré le fait que plusieurs rapports nationaux et internationaux n'aient pas évoqué des réalités concernant, entre autres, la libération, l'année dernière, de plus de 14.000 détenus dans le cadre de la loi relative à la prévention et à la lutte contre la discrimination et le discours haineux.

Quant à l'avis du CNDH sur les aAfricains vivant de manière illégale sur le sol algérien, le même responsable a affirmé que l'Algérie "traite cette question dans le respect de la dignité humaine", ajoutant que l'Algérie ne jouera point "le rôle du gendarme qui protège les pays occidentaux.

"Nous respectons ces Africains et tentons de les aider à retourner dans leurs pays pour s'y stabiliser", a-t-il conclu.