Radio secrète, arme médiatique de la glorieuse guerre de libération

Publié par DK NEWS le 17-12-2021, 10h19 | 15

Le moudjahid et ancien ministre, Dahou Ould Kablia a mis en avant, jeudi à Alger, le rôle important de Radio secrète durant la glorieuse guerre de libération, notant qu'elle constituait l'arme dont l'écho se faisait entendre de l'étranger.

M.Ould Kablia, également chef de l'Association des anciens du ministère de l'Armement et des liaisons générales (Malg), s'est expliqué dans une conférence organisée par la radio algérienne à l'occasion du 65e anniversaire de la création de Radio secrète, placé sous le thème "Le rôle de Radio secrète pendant la guerre de libération", que "l'action militaire menée par le Front de libération contre le colonisateur nécessitait un soutien politique pour retentir la lutte armée, suite à quoi est venue l'idée à feu moudjahid Abdelhafid Boussouf, chef de la wilaya V historique à l'époque, de créer une radio algérienne secrète pour faire retentir la voix du peuple algérien et constituer une arme médiatique de la lutte armée".

Dans le même contexte, il a rappelé le "soutien" que le FLN avait reçu des pays frères comme l'Egypte via "Voix des Arabes", la Tunisie et le Maroc qui évoquaient la lutte armée du peuple algérien et son droit à la liberté et à l'indépendance.

Les radios arabes ne devaient malheureusement pas franchir des lignes rouges, et ne menaient donc pas l'action de la propagande voulue en faveur de la révolution.

M.Ould Kablia a ajouté que la radio secrète a commencé à diffuser en catimini à partir de 1956 dans un petit camion, et comptait sur un groupe de jeunes intellectuels parmi ceux qui ont participé aux manifestations de mai 1956, avec l'aide des dirigeants de la révolution.

Elle a pu ainsi assurer une diffusion en direct de deux heures par jour en langues arabe, amazighe et française, ouvrant la fréquence par Sourate Al-Moulk à la demande de feu Boussouf, avant de passer à un peu plus tard à 3 plages horaires/jour.

En guise de réaction à cet acquis, dit le Moudjahid, "la France a tenté de brouiller la diffusion de la Radio secrète, en recourant aux Harkis pour connaitre et bombarder le lieu de diffusion, ce qui a entrainé l'arrêt de diffusion pour une année, avant de reprendre son activité à la faveur de nouveaux matériels et d'un nouveau site, la radio étant même captée au Caire".

En dépit des conditions difficiles, ajoute l'intervenant, "la Radio secrète a présenté un contenu divers entre communiqués militaires, commentaires politiques et réponse à des allégations coloniales, et œuvré à mobiliser les Algériens et parler ultérieurement des visites effectuées par les responsables du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) à l'étranger.

A ce titre, M. Ould Kablia a mis en avant "le rôle important des rédacteurs et techniciens de la Radio secrète qui est devenue par la suite sous la tutelle du ministère de l'Information, dans l'accomplissement de ses missions. Alors que les techniciens ont œuvré pour le développement des moyens de diffusion, les rédacteurs se sont attelés à présenter un message médiatique ciblé au service de la Révolution algérienne, lequel redonnait espoir aux Algériens pour le recouvrement de la liberté", indiquant que parmi les voix percutantes à l'époque, voire même après l'indépendance, il y a lieu de citer celle d'Aissa Messaoudi, en sus d'autres voix qui se sont données à fond pour l'Algérie.