Reprise économique 2021 : l'Algérie renoue avec la croissance qui augure d'un nouveau départ économique

Publié par DK NEWS le 18-12-2021, 16h19 | 24

Après une année 2020 impactée de plein fouet par la pandémie de Covid-19, l'année 
qui s'achève marque le retour de l'Algérie à la croissance et aux équilibres financiers, augurant d'un nouveau départ économique pour le pays.

 

Avec une hausse record du PIB, supérieure à 6% durant le 2ème et 3ème trimestres, après une récession de -4,9% en 2020, l'Algérie renoue avec la croissance en 2021.
La reprise a été tirée par une croissance dans tous les secteurs, mais a été plus prononcée dans les hydrocarbures avec une valeur ajoutée sectorielle en hausse de 10,3% (-10,2% en 2020).
Les exportations des hydrocarbures ont nettement progressé (60% en valeur et 12% en volume), selon les estimations officielles, alors que les exportations hors hydrocarbures ont atteint un seuil historique, jamais égalé depuis l'indépendance, à 5 mds de dollars (+160% par rapport à 2020).
Pour l'Algérie, dont l'économie demeure tributaire des recettes des exportations gazières et pétrolières, l'année qui s'achève a été bien plus généreuse que l'année 2020 en termes de prix du baril : la moyenne annuelle du Sahara Blend est passée d e 41,8 dollar à plus de 65 dollars. En arrière plan de cette embellie des cours, figure la reprise économique mondiale mais aussi les efforts de l'organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés pour maintenir l'équilibre du marché. Parallèlement à la hausse des exportations, les importations ont, quant à elles, été réduites à 30 mds de dollars, soit la moitié de leur valeur d'il y a dix ans.
Il s'agit d'"une baisse structurelle et non pas conjoncturelle", selon le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et d'une performance qui "traduit le niveau de la corruption et du gaspillage que connaissait le pays durant les années précédentes", selon le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane.
Grâce à la mise en oeuvre d'une politique de rationalisation des importations, le pays a réussi à enregistrer, après des années de déficit, un excédent de la balance commerciale de plus d'un milliard de dollars à fin novembre, un solde positif qui devrait dépasser les 2 milliards (mds) de dollars à la fin de l'année. En 2021, les recettes des exportations du pays auraient ainsi permis de couvrir le coût des importations sans aucun recours aux réserves de changes.
Avec une balance commerciale excédentaire, le déficit de la balance des paiements ne devrait p as dépasser les 5 mds dollars en 2021 contre plus de 16 mds dollars en 2020. Tous ces chiffres étaient tout simplement "inimaginables par le passé" constatait le Premier ministre. 
Mais la pandémie a tout de même eu son effet sur l'inflation, qui s'est située autour de 5% à la fin de l'année (contre 2,4% en 2020), en raison d'une hausse significative des prix du fait de la hausse des prix des matières premières au niveau international et des coûts de la logistique.
La crise sanitaire qu'a connue le pays depuis le premier trimestre 2020, à l'instar du reste du monde, a également aggravé le déficit du Trésor, à cause de la hausse des dépenses budgétaires pour faire face aux répercussions financières de la crise.
Contrairement à certains scénarios pessimistes, l'Algérie n'a recouru ni à la planche à billet ni à l'endettement extérieur : le déficit du Trésor a été entièrement financé en recourant exclusivement aux mécanismes du trésor et au Fonds de régulation des recettes (FRR).
"L'économie algérienne se remet peu à peu des deux chocs qui l'ont frappée simultanément en 2020 : la pandémie de Covid-19 et la baisse des cours du pétrole" observait le Conseil d'administration du FMI en concluant ses consultations avec l'Algérie pour 2021, estimant que " la riposte rapide des autorités algériennes a permis d'atténuer les répercussions sanitaires et sociales de la crise".
En plus des réformes structurelles et des mesures de riposte à la crise sanitaire, l'année 2021 a été aussi marquée par le renforcement de l'arsenal juridique régissant l'économie, avec notamment l'entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, l'élaboration d'un nouveau code des investissements et l'adoption d'une loi criminalisant la spéculation.