Maroc : Face à une gestion «catastrophique», près de 8 mds d'euros de pertes sèches dans le tourisme

Publié par DK NEWS le 15-01-2022, 17h01 | 261

Les pertes subies par le secteur du tourisme au Maroc depuis le début de la pandémie ont atteint 82 milliards de dirhams (équivalent de 7,77 milliards d'euros), selon des chiffres officiels publiés jeudi, provoquant l'inquiétude des opérateurs qui craignent «la mort totale de la filière», alors que des médias locaux pointent une «gestion catastrophique» de ce secteur par le gouvernement du Makhzen.

Cité par la presse locale, l’Office marocain des changes a confirmé par les chiffres la situation lamentable de ce secteur, indiquant que les pertes subies sont évaluées à plus de 82 milliards de dirhams en deux ans (2020 et 2021).

La descente aux enfers du secteur touristique marocain ne fait que commencer, en raison de la nouvelle vague des contaminations au covid-19, avec son nouveau variant Omicron, a-t-on souligné de mêmes sources. Ce secteur qui emploie plus d’un demi million de Marocains et fait vivre des millions de citoyens, «va tout droit vers la mort», lit-on dans les colonnes de la presse marocaine qui pointe du doigt la gestion «catastrophique» de ce secteur par le gou vernement.

A ce propos, le président de la Confédération marocaine du tourisme, Hamid Bentahar, a affirmé que «le secteur est aujourd’hui totalement ruiné» avant d'ajouter : «le gouvernement marocain ne fait rien pour le sauver». «Il faut savoir que plus de 80% des pays ont maintenu leurs frontières ouvertes malgré la propagation du virus en imposant aux visiteurs la présentation de certificats de double ou triple vaccination. Or, en maintenant fermées ses frontières, le Maroc ne fait que reporter de plusieurs années la reprise de notre activité», a-t-il déploré.

D'autres opérateurs touristiques ont soutenu que «l’année 2022 sera, sans aucun doute, celle des saisies et des fermetures d’hôtels». «Si rien n’est fait, entre 80 et 90% des établissements touristiques (hôtels, restaurants, agences de voyages) devront mettre la clé sous le paillasson», s'alarment-ils. Devant cette crise, plus de 200.000 salariés ont été renvoyés, souvent sans indemnités, alors que le régime de Makhzen n'a pas réagi, se limitant à octroyer une «misérable» indemnité de 2.000 dirhams à une «minorité» de salariés déclarés, ont dénoncé des opérateurs de la filière.

Depuis plusieurs semaines, les acteurs du secteurs se mobilisent sur le terrain par le recours à des actions de contestation contre la fermeture des frontiè res du pays à chaque fois prolongée par les autorités sous prétexte de la poursuite de lutte contre la pandémie du Covid-19.