Le Conseil de sécurité tient ce mardi un débat public de haut niveau sur la protection des civils (POC), sous le thème «Guerres dans les villes : protection des civils en milieu urbain».
La réunion, qui est l'un des événements phares de la présidence norvégienne du Conseil, sera présidée par le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Store, avec la participation attendue, du Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, du président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Peter Maurer et d'un représentant de la société civile.
Une déclaration présidentielle proposée par la Norvège sur la protection des civils dans le contexte de la guerre urbaine est une issue possible de ce débat, selon des sources diplomatiques. Lors du débat, le chef de l'ONU évoquera probablement les effets disproportionnés des armes explosives sur les populations civiles en milieu urbain, selon les mêmes sources. Le dernier rapport annuel du Secrétaire général sur le POC, publié le 3 mai 2021, notait qu'en 2020, 88% des personnes tuées et blessées par des armes explosives dans les zones urbaines étaient des civils, contre 16 % dans les autres zones, outre le bilan dévastateur de ces armes sur les infrastructures civiles essentielles, y compris l'accès perturbé aux ressources vitales et aux services publics. La Norvège a identifié la protection des civils, y compris dans le contexte de la guerre urbaine, comme l'une de ses priorités au cours de ses deux années de mandat au Conseil. La note conceptuelle préparée par Oslo avant la réunion indique que «les conflits armés se déroulent de plus en plus dans les zones urbaines, avec des conséquences humanitaires dévastatrices et inacceptables». Elle soutient que les souffrances civiles cumulées et prolongées dans les situations de conflit armé, qui sont exacerbées par la guerre urbaine, déchirent le tissu social des communautés, augmentant le risque de violence récurrente et compromettent les perspectives de paix et de réconciliation durables.
Cette note conceptuelle se concentre principalement sur les effets humanitaires à long terme de la guerre urbaine, tels que les déplacements, les traumatismes psychologiques, les handicaps, la perturbation des services essentiels et les restes explosifs de guerre. Selon le document, l'objectif de la réunion de ce mardi est de faire prendre conscience des manières complexes dont la gue rre urbaine affecte les populations civiles. Il servira également de plate-forme pour identifier les mesures concrètes que les Etats peuvent prendre pour atténuer ces conséquences et assurer la protection des civils et des biens de caractère civil, conformément au droit international humanitaire.