Maroc : Haut niveau de corruption, absence de volonté politique pour endiguer le fléau

Publié par DK NEWS le 26-01-2022, 16h13 | 56

L'Association marocaine de lutte contre la corruption "Transparency Maroc" a affirmé, mardi, que le Royaume connaissait un niveau élevé de corruption, dénonçant l'absence d'une réelle volonté politique pour endiguer ce fléau.

Le Maroc recule depuis vingt ans dans la lutte contre la corruption, devenue courante dans le pays, a précisé l'association lors d'une conférence de presse dédiée à la présentation de l'indice de perception de la corruption de l'année 2021.

Transparency Maroc a souligné que, cette situation ne peut être résolue qu'avec une forte volonté politique, accompagnée de lois coercitives, exprimant son étonnement quant à l'absence d'un projet de loi sur les conflits d'intérêts au Parlement et sur le fait que le projet de loi sur l'enrichissement illicite soit retiré des débats.

Lors de son intervention, le membre de l'association marocaine, Azzedine Aksabi a mis l'accent sur la nécessité de mettre en place un système de transparence afin de lutter contre la corruption et de réduire les risques qui y sont associés, appelant à actionner la loi sur le droit à l'information.

Sou lignant que Transparency Maroc tire la sonnette d'alarme depuis 20 ans, le même intervenant assure que le retrait du Parlement du projet de loi sur l'enrichissement illicite témoigne de l'absence de volonté politique pour lutter contre la corruption, que ce soit au niveau de l'Etat ou du Parlement.

"Le Maroc connaît des conflits d'intérêts à tous les niveaux, et il n'y a aucun mécanisme qui puisse nous permettre de garantir la transparence dans ce domaine", a-t-il déploré.

Tout en s'interrogeant également sur les raisons ayant conduit au retrait du projet de loi sur l'enrichissement illicite du Parlement, le président de l'association marocaine Ahmed Al-Barnoussi a, quant à lui, appelé à la mise en place d'un système national d'intégrité et à actionner les mécanismes liés aux conflits d'intérêts.

De son côté, Abdelaziz Al-Massaoudi qui est également un membre de Transparency Maroc a fait savoir qu'il existe des obstacles structurels à la lutte contre la corruption au Maroc, faisant état d'intérêts importants qui se sont accumulés et ont formé une ligne défensive pour résister à tout changement visant à lutter contre la corruption et à renforcer la transparence.

Il a souligné que la "normalisation" avec la corruption au Maroc est en soi le résultat de décennies au cours desquelles ce fléau s'est accumulé structurellement, soulignant que le Parlement est devenu comme une institution d'enregistrement, et qu'il y a des tentatives pour réduire le rôle du pouvoir législatif afin de porter atteinte à la démocratie représentative.