Le président de la commission de l’UA, Moussa Faki : «Un plan Marshall pour l’Afrique ne viendra jamais de l’extérieur du continent»

Publié par DK NEWS le 05-02-2022, 15h31 | 439

Le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a déclaré samedi à Addis Abeba, qu’un plan Marshall pour le développement de l'Afrique ne viendrait jamais de l’extérieur du continent, appelant le leadership africain à la mobilisation de ses ressources et de son potentiel. Dans une allocution d’ouverture de la 35e session ordinaire de la conférence de l’UA qui se tient les 5 et 6 février à Addis Abeba (Ethiopie), il a indiqué que "l’idée, un temps miroité d’un plan Marshal en faveur du continent, s’est peu à peu envolé.

Je ne suis pas loin de penser intensément qu’un tel plan pourtant nécessaire, ne viendra jamais de l’extérieur".

M. Faki a, à cet effet, interpellé le leadership africain pour un "sursaut de mobilisation des ressources endogènes que révèle l’immense potentiel du continent", soulignant, à la même occasion, qu’il "n’y a point de salut que dans cette direction africaine pour l’Afrique". Le président de la commission de l’UA a estimé que les tentatives d’approche de l’Afrique sont "multiples" et dénotent un "intérê t accru pour le continent", considérant que cet intérêt ne s’est pas encore franchement traduit par une "considération développementaliste substantielle en faveur de l’Afrique".

Sur la situation sécuritaire du continent, il a soutenu que l’expansion du terrorisme prend une ampleur "inégalée" à l’échelle du continent, relevant que ce fléau étend désormais ses tentacules dans plusieurs régions africaines.

Il a considéré également que la situation sécuritaire du continent est "profondément marquée par la métastase du terrorisme et de la dangereuse résurgence des changements anticonstitutionnels".

Les deux phénomènes, selon le président de la Commission de l’UA, "établissent des liens de causalité connus de tous", expliquant que l’un trouve souvent ses prétextes dans la prégnance et l’expansion de l’autre.

La situation sécuritaire du continent, a poursuivi M.Faki, appelle désormais une "vraie nouvelle approche qui devrait questionner notre architecture de paix et de sécurité, et sa corrélation avec les nouveaux facteurs de déstabilisation de l’Afrique". Il a estimé qu’en l’absence de ce sursaut "d’intelligence et de décision, je me pose de sérieuses questions sur l’avenir de notre projet phare de faire taire les armes à échéance fixée".

Moussa Faki a, à cette occasion, appelé à une "forte" mo bilisation internationale et une solidarité interafricaine "plus féconde, concrète et plus agissante pour faire face à la dangereuse expansion du mal", estimant qu’il est déconcertant de "voir, ici ou là, des velléités d’engagements non africains pour soutenir les pays africains agressés alors que le rayon ténu de la solidarité africaine ne permet de voir que l’immensité de la paralysie africaine vis-à-vis des demeures voisines qui s’embrasent".