
Les marchés boursiers mondiaux affichaient de sévères baisses lundi, inquiets d'une possible invasion imminente de l'Ukraine par la Russie. L'Europe chutait lourdement dans les premiers échanges, avec des pertes de 3,68% à Milan, de 3,51% à Paris, de 3,28% à Francfort, touchant un plus bas depuis octobre, et de 1,91% à Londres (vers 09H00 GMT). En Russie, l'indice RTS plongeait de 4,29%.
Les marchés asiatiques avaient déjà donné le ton plus tôt, Tokyo perdant 2,23%, les Bourses chinoises reculant plus modérément (Hong Kong -1,41%, Shanghai -0,98%). Dès vendredi, les inquiétudes géopolitiques des investisseurs avaient fait basculer Wall Street nettement dans le rouge: le Dow Jones avait perdu 1,43%, le Nasdaq 2,78% et l'indice élargi S&P 500, 1,90%. «Le marché intègre le danger d'une guerre dans les cours», observe Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets. «Même si l'espoir d'une avancée diplomatique de dernière minute dans le dossier ukrainien reste important sur les marchés, beaucoup d'investisseurs sont forcés de se séparer d'actions en raison de la hausse des risques géopolitiques». La peur d'un conflit armé pousse au contraire les investisseurs à se réfugier vers des actifs perçus comme plus sûrs, comme les emprunts d'Etat, le rendement à 10 ans de l'Allemagne, qui fait référence en Europe, tombait ainsi à 0,20%, contre 0,30% à la clôture vendredi. Elle a aussi fait s'enflammer les cours du pétrole, au plus haut depuis sept ans. «Le cours du pétrole est ainsi très surveillé et pourrait atteindre le seuil des 100 dollars à court terme et peser un peu plus sur la hausse de l'inflation», estime Vincent Boy, analyste du courtier IG France. Les cours du pétrole restaient très hauts après leur envolée de plus de 3% vendredi. Le baril de Brent pour livraison en avril ne reculait que de 0,22% à 94,23 dollars, et le WTI à échéance mars restait stable à 93,08 dollars (vers 09H55 GMT). L'euro cédait 0,34% face au billet vert, à 1,1312 dollar.