Les manifestations réclamant le retour au pouvoir civil et la libération des prisonniers politiques ont repris lundi au Soudan, coïncidant avec la visite d'un expert des Nations Unies sur les droits de l'homme dans ce pays.
Des milliers de manifestants se sont rassemblés à la station de bus de Sharwani, la plus fréquentée de Khartoum, la capitale du pays, avant de défiler en direction de la place Républicaine, tandis que des milliers de personnes se sont également rassemblées dans les villes de Bahri et d'Omdurman, brandissant des photos des martyrs et des détenus, selon des témoins oculaires.
L'expert des Nations Unies sur les droits de l'homme au Soudan, Adama Dieng, est actuellement en visite dans ce pays jusqu'à jeudi.
Ce voyage était à l'origine prévu le mois dernier, mais il a été reporté à dimanche à la demande des autorités soudanaises.
Dimanche, l'Alliance des forces de la liberté et du changement, ex-parti au pouvoir, a appelé dans un communiqué à une campagne nationale pour libérer tous les détenus politiques, dont le nombre est estimé à plus de 200.
Plus tôt ce lundi, les autorités soudanaises ont libéré 36 détenus d'une prison au sud de la capitale, a rapporté le Comité des avocats soudanais sur sa page Facebook, précisant que les personnes libérées étaient des prisonniers politiques arrêtés en relation avec les manifestations récentes.
Le comité a estimé que cette manoeuvre «vise à abuser l'expert des Nations Unies sur les droits de l'homme, en visite».
Le Soudan est en proie à une crise politique depuis la décision du général Abdel Fattah Al-Burhan des forces armées soudanaises le 25 octobre de déclarer l'état d'urgence et de dissoudre le conseil souverain et le gouvernement.