Crise russo-ukrainienne : Les combats se poursuivent, divergences sur le lieu des négociations

Publié par DK NEWS le 27-02-2022, 20h03 | 3

L'opération militaire russe en Ukraine se poursuivait dimanche pour le quatrième jour consécutif, marqué par l'escalade des combats entre les parties au conflit et des divergences sur le lieu des négociations entre Moscou et Kiev. 

 

Réitérant sa proposition de négocier avec l'Ukraine, le Kremlin a annoncé dimanche qu'une délégation de représentants des «ministères des Affaires étrangères, de la Défense et d'autres services, notamment de l'administration présidentielle est arrivée au Bélarus pour des négociations avec les Ukrainiens». 
Une proposition à laquelle le président ukrainien Volodymyr Zelensky a répondu en se disant «prêt» à des négociations avec Moscou, mais pas au Bélarus. 
«Varsovie, Bratislava, Budapest, Istanbul, Bakou. Nous les avons toutes proposées. Et n'importe quelle autre ville nous conviendrait du moment qu'on ne nous tire pas des roquettes dessus depuis son territoire», a affirmé Volodymyr Zelensky dans une vidéo en ligne. 
S'adressant aux Bélarusses dans cette allocution, il fait remarquer que «si de votre territoire il n'y avait pas d'actions offensives, on aurait pu parler à Minsk», en référence aux opérations militaires russes. 
La Russie avait déjà dit vendredi vouloir négocier avec les Ukrainiens mais uniquement au Bélarus. 
Le conflit entre la Russie et l'Ukraine a éclaté dans un contexte de tensions croissantes avec les Occidentaux. La Russie, qui estime faire face à une menace «sérieuse» et «très grande» en Ukraine, réclame la fin de la politique d'expansion de l'Otan et le retrait des forces américaines stationnées en Europe de l'Est, des demandes rejetées par les Occidentaux. 
Sur le terrain, les combats s'intensifient notamment autour de la capitale ukrainienne Kiev. 
Les sirènes d'alarme anti-aérienne ont de nouveau retenti à Kiev dans la nuit de samedi à dimanche, a indiqué le Service officiel des communications spéciales, appelant les habitants à se réfugier dans les abris de la capitale. 
Des tirs russes y ont aussi touché la clôture d'un centre de stockage de déchets radioactifs, ont indiqué les secours ukrainiens, cités par l'agence Interfax-Ukraine. 
Les forces russes «poursuivent leur offensive pour verrouiller Kiev» après avoir «terminé leur regroupement» sur le front nord, a de son côté affirmé l'armée ukrainienne samedi soir. A une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Kiev, des combats se poursuivent pour le contrôle de la base aérienne de Vassylkiv, selon le chef de l'administration de la région de Kiev, Oleksy Kouleba. 
Dans la foulée, l'armée russe avait reçu samedi après-midi l'ordre d'élargir son offensive sur l'Ukraine, affirmant que Kiev avait refusé des négociations, d'après le ministère russe de la Défense. 

Appels à la désescalade
Le conflit russo-ukrainien sera par ailleurs au centre d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU pour adopter une résolution réclamant «une saisine de l'Assemblée générale des Nations unies» afin qu'elle organise lundi une «session spéciale» sur la guerre entre la Russie et l'Ukraine. 
La réunion dimanche du Conseil sera la 4e du genre depuis lundi dernier sur le conflit entre la Russie et l'Ukraine. 
Après l'échec d'une résolution vendredi au Conseil de sécurité visant à «condamner» l'action militaire russe en Ukraine, à laquelle la Russie, membre permanent, a opposé son droit de veto, un texte similaire devrait être soumis cette semaine à l'Assemblée générale de l'ONU, selon des diplomates. 
Par ailleurs, le conflit entre la Russie et l'Ukraine continue de susciter de vives préoccupations à l'étranger, plusieurs pays appelant à une solution diplomatique à l'instar de Cuba qui a plaidé samedi en faveur d'une solution diplomatique «sérieuse, constructive et réaliste». 
Le gouverne ment cubain déplore également «les pertes de vies de civils innocents en Ukraine». 
Pour sa part, le président de la 76e session de l'Assemblée générale des Nations unies (AGNU), Abdulla Shahid, a lancé jeudi dernier un appel à un cessez-le-feu immédiat en Ukraine et à des moyens pacifiques pour résoudre les différends. 
Sur le plan humanitaire, le chef du Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR), Filippo Grandi, a déclaré samedi que plus de 150.000 réfugiés ukrainiens sont maintenant passés dans les pays voisins, la moitié d'entre eux en Pologne et beaucoup en Hongrie, Moldavie, Roumanie et au-delà. Face à cette situation, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a fait part de la détermination de l'organisation à renforcer les aides à l'Ukraine et annoncé le lancement, mardi, d'un appel pour financer les opérations humanitaires dans le pays.