Crise russo-ukrainienne : Kiev exige un cessez-le-feu «immédiat» et le retrait des forces russes

Publié par DK NEWS le 28-02-2022, 19h21 | 2

La délégation ukrainienne est arrivée lundi matin sur le site de négociations avec la Russie pour exiger un cessez-le-feu «immédiat» et le retrait des troupes russes, a annoncé la présidence ukrainienne.

«La délégation ukrainienne est arrivée dans la zone de la frontière ukraino-bélarusse pour participer aux négociations», a indiqué la présidence dans un communiqué. 
«La question clé est un cessez-le-feu immédiat et le retrait des troupes du territoire ukrainien», a-t-elle précisé. 
La délégation est conduite par le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov. 
Il est notamment accompagné de Mikhaïlo Podoliak, un conseiller de la présidence. 
Au cinquième jour de son opération militaire, Moscou a dit vouloir trouver «un accord» avec Kiev lors de pourparlers lundi. 
«Chaque heure que le conflit se prolonge, ce sont des citoyens et soldats ukrainiens qui meurent. 
Nous nous sommes entendus pour arriver à un accord, mais il doit être dans l'intérêt des deux parties», a dit à la télévision le négociateur russe et conseiller du Kremlin, Vladimir Medinski. 
Les pourparlers doivent av oir lieu au Bélarus, tout près de la frontière ukrainienne, dans la région de Gomel, non loin de la centrale nucléaire accidentée de Tchernobyl, qui est en territoire ukrainien. 
Jeudi à l'aube, la Russie a lancé une opération militaire en Ukraine. 
Moscou estime faire face à une menace «sérieuse» et «très grande» en Ukraine, dans un contexte de tensions croissantes avec les Occidentaux. 
Le Kremlin réclame la fin de la politique d'expansion de l'Otan et le retrait des forces américaines stationnées en Europe de l'Est, des demandes rejetées par les Occidentaux. 

Moscou veut trouver «un accord» avec l'Ukraine 
Moscou veut trouver «un accord» avec Kiev lors de pourparlers lundi, a dit le négociateur russe et conseiller du Kremlin Vladimir Medinski, au cinquième jour de l'opération militaire russe en Ukraine. «Chaque heure que le conflit se prolonge, ce sont des citoyens et soldats ukrainiens qui meurent. 
Nous nous sommes entendus pour arriver à un accord, mais il doit être dans l'intérêt des deux parties», a-t-il dit à la télévision russe, alors que des pourparlers sont censés avoir lieu au Bélarus, près de la frontière ukrainienne. 
La présidence de l'Ukraine a indiqué avoir accepté des pourparlers avec la Russie à la frontière avec le Bélarus, «dans la région de la rivière Pripiat», près de Tchernobyl. 
«Je ne crois pas trop à un résultat», mais «il faut qu'on essaie», a déclaré le président Volodymyr Zelensky. 
Sur le terrain, les combats se poursuivent et le flot de réfugiés fuyant l'Ukraine enfle. 
Depuis jeudi, quelque 368.000 réfugiés ont fui vers les pays voisins et leur nombre «continue à augmenter», a annoncé le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés. 
L'UE a dit s'attendre à plus de 7 millions de personnes déplacées. 
La Russie a lancé jeudi dernier une opération militaire en Ukraine. 
Le conflit entre les deux pays a éclaté dans un contexte de tensions croissantes avec les Occidentaux. 

Lavrov annule son déplacement à l'ONU, à Genève 
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a annulé sa visite prévue mardi à l'ONU à Genève, à cause de "sanctions anti-russes", a annoncé sur Twitter la Représentation permanente russe à Genève. "La visite du ministre des Affaires étrangères Lavrov à Genève pour participer au Conseil des droits de l'homme et à la Conférence sur le désarmement a été annulée", indique le tweet, invoquant l'interdiction de survol imposée par l'Union européenne. 
Jeudi dernier, le président russe Vladimir Poutine a annoncé une opération militaire en Ukraine pour faire face à la "menace" que représente ainsi que l'OTAN. "L'opération militaire déclenchée depuis la Russie et le Bélarus, avec des explosions dans plusieurs villes d'Ukraine, dont Kiev la capitale et Odessa, ciblait la junte au pouvoir à Kiev", a annoncé l'ambassadeur de Russie à l'ONU, Vassily Nebenzia. 
"Nous ne sommes pas agressifs envers le peuple ukrainien, mais envers la junte au pouvoir à Kiev", a-t-il déclaré en conclusion de ses remarques devant le Conseil de sécurité des Nations unies. 

La Russie interdit les compagnies aériennes de 36 pays en représailles 
La Russie a annoncé lundi restreindre les vols de compagnies aériennes de 36 pays en réponse à la fermeture de l'espace aérien de nombreux Etats aux avions russes, après l'invasion de l'Ukraine lancée par Moscou. 
"En réponse à l'interdiction par les Etats européens des vols d'avions civils exploités par des transporteurs aériens russes et/ou enregistrés en Russie, une restriction des vols des transporteurs aériens de 36 Etats a été introduite", a annoncé l'agence russe de transport aérien Rosaviatsia dans un communiqué. 
Parmi les Etats concernés figurent tous les pays de l'Union européenne, le Royaume-Uni ou encore le Canada. 
Selon Rosaviatsia, les vols des compagnies aériennes de ces pays peuvent toujours être effectués à condition d'obtenir un "permis spécial" délivré par les autorités russes. Dimanche, l'Union européenne et d'autres pays, dont le Canada, ont annoncé fermer l'ensemble de leur espace aérien à tous les avions russes. 

Le Conseil des droits de l'homme tiendra jeudi un débat urgent
L'opération militaire menée par la Russie en Ukraine fera l'objet d'un débat urgent devant le Conseil des droits de l'homme jeudi, où Kiev, soutenu par une large coalition de pays, veut demander une enquête sur les violations des droits humains par Moscou. La proposition de tenir le débat a été mise au vote à la demande de la Russie, qui s'y oppose, et a été adoptée par 29 voix pour, 5 contre dont la Russie, la Chine et Cuba et 13 abstentions. Le Conseil compte 47 membres. «C'était une attaque pas seulement contre l'Ukraine, mais une attaque contre chaque Etat membre de l'ONU, contre les Nations unies et contre les principes que cette organisation a été créée pour défendre», a dénoncé l'ambassadrice ukrainienne Yevheniia Filipenko, devant un hémicycle plein. 
«Cette proposition d'un débat urgent sur ce sujet n'a rien à voir avec les vrais inquiétudes sur les droits de l'homme en Ukraine», a lancé l'ambassadeur russe, Guennadi Gatilov. 
«Nous n'avions d'autres choix» que de mener cette opération, a-t-il affirmé, face aux violations présumées des droits humains dans les régions séparatistes de l'est de l'Ukraine. Lors de ce débat urgent, l'Ukraine et ses partisans espèrent faire adopter une résolution condamnant l'opération militaire et demandant la création d'un mécanisme onusien d'enquête sur les violations présumées des droits de l'homme.