Covid-19 : Les spécialistes insistent sur la prise en charge des séquelles du virus

Publié par DK NEWS le 05-03-2022, 17h09 | 21

Des spécialistes en médecine interne et en maladies infectieuses ont appelé au dépistage précoce des séquelles du Covid-19, communément appelées "Covid aigue" afin d'éviter ses complications futures sur les plans psychologique et physique.

La plupart des personnes ayant contracté le Covid-19 font face à plusieurs autres symptômes connus selon les spécialistes par le "Covid long" ou chronique après leur total rétablissement du virus, consistant notamment en les maladies cardiovasculaires, neurologiques et articulaires, éruptions cutanées, artérite des membres inférieurs (AOMI), troubles du sommeil et de la concentration, perte de goût et d'odorat et d'autres symptômes psychiatriques et psychologiques.

Dans une déclaration à l'APS, le chef du service de médecine interne à l'Etablissement public hospitalier (EPH) de Birtraria (Alger), Amar Tebaibia a indiqué que 80 % des personnes contaminées au Covid-19 souffrent d'une forme de maladie entrainée par le virus que les experts appellent "Covid long", nécessitant un dépistage précoce et une prise en charge afin d'éviter ses complicat ions psychologiques, physiques et sociales.

Le même spécialiste a recommandé au médecin généraliste d'écouter les préoccupations sanitaires du patient guéri du Covid-19 en vue de prendre en charge les symptômes laissés par le virus et de l'orienter ensuite vers un médecin spécialiste pour réduire les troubles.

Concernant les cas ayant suivi leur thérapie au service de la médecine interne de l'Hôpital, Pr. Tebaibia a fait état de plusieurs séquelles du virus dont des symptômes psychiatriques à l'origine de troubles psychologiques et d'autres organiques comme la cardiopathie, l'AOMI, les éruptions cutanées, les troubles du sommeil, de la concentration et respiratoires. Le président de la Société algérienne d'infectiologie (SAI) et chef du service de médecine interne à l'EPH de Boufarik, Mohamed Yousfi a affirmé qu'au regard des séquelles du coronavirus pouvant persister pendant une longue période selon les cas après le rétablissement du patient, le ministère de la Santé a publié l'année dernière un guide sur la prise en charge de ces symptômes, appelant son actualisation pour assurer une meilleure prise en charge du Covid chronique. Concernant l'état psychologique et neurologique du patient après la guérison du virus, le Dr Rachida Merad, psychologue à Oran, a qualifié le Covid-19 de "crise sanitaire grave" qui a provoqué plusieurs troubles socio-psychologiques chez toutes les catégories de la société et a affecté, a-t-elle ajouté, négativement les relations entre les personnes et a généré en eux une sorte de "frayeur et d'inquiétudes" et une peur constante de recevoir "de mauvaises et désagréables nouvelles de leurs proches". Pour ce qui est du l'aspect émotionnel, la pandémie -ajoute la même spécialiste- "a provoqué une grande déchirure dans les relations entre les individus causant un traumatisme chronique du fait de la persistante de cette pandémie, qui a entraîné "un sentiment d'insécurité, en ce sens que les individus se contentent des activités les plus simples et les besoins primitifs et en accomplissant des tâches routinières donnant ainsi le sentiment d'une atteinte d'autisme et de peur de l'avenir". Pour une meilleure prise en charge des effets sanitaires et mentaux poste pandémie sur la santé de l'être-humain, appelé aussi Covid long, le ministère de la Santé a publié un guide spécial dans ce domaine qui comprend les différentes maladies qui apparaissent après la guérison d'une contamination au virus et leur prise en charge à long terme.

Publié en février 2021, le guide du ministère a braqué la lumière sur les principales séquelles du virtus, notamment les symptômes re spiratoires, cardiovasculaires, neurologiques, gastro-intestinaux, musclo-squélittiques, auxquels s'ajoutent d'autres troubles psychologiques. Le guide évoque également les troubles ORL et dermatologiques. Le ministère a appelé, à travers cet ouvrage, le corps médical à définir les personnes présentant ses symptômes post-contamination qui durent entre 4 à 12 semaines afin d'effectuer les examens médicaux et orienter le malade vers une prise en charge convenant à son cas.

La tutelle a recommandé une évaluation au cas par cas accordant la priorité aux personnes âgées.

L'intensité des symptômes chez cette catégorie pourrait provoquer des troubles psychiatriques qui impactent leur quotidien et les rendent plus vulnérables que les autres.

Pour les enfants, bien que la présence des signes soit rare et moins dangereuse, le guide relève que la tranche d'âge 12-18 ans est exposée aux mêmes symptômes enregistrés chez les adultes d'où la nécessité d'une prise en charge à l'instar des autres catégories.

D'après le guide du ministère, il importe d'effectuer des examens médicaux complémentaires avant la reprise de l'activité professionnelle, en sus du contrôle régulier de la santé physique et mentale de l'individu assuré par le médecin traitant conformément aux recommandations de l'OMS.

Les pouvoirs publ ics ont mis en place une commission multisectorielle qui veille au suivi des séquelles post-Covid-19 à tous les niveaux en vue d'assurer une meilleure prise en charge des patients.

Par ailleurs et dans le cadre de la "Réponse solidaire européenne à la Covid-19 en Algérie", l'Union Européenne a affiché sa disponibilité à assister le ministère de la Santé dans la prise en charge des différentes maladies entrainées par le Covid-19.