Journée internationale de la femme : Appel à l'élaboration de rapports périodiques sur la situation de la femme et le taux de suivi des politiques

Publié par Dknews le 08-03-2022, 19h15 | 10

Des associations, des organisations et des enseignants-chercheurs ont plaidé pour la mise en place de mécanismes permettant d'élaborer des rapports périodiques sur la situation de la femme dans les différents domaines, et d'assurer le suivi des politiques nationales prises à l'effet de promouvoir le rôle et renforcer la position de cette frange au sein de la société.

Dans ce cadre, la présidente de l'association "Houria" de la femme algérienne, Atika Harichane a appelé, dans une déclaration à l'APS à l'occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme, à la création d'un "organe consultatif" devant œuvrer à l'élaboration de rapports sur la situation de la femme et de la famille et d'évaluer le taux d'application des politiques et programmes nationaux pris, tout en formulant les propositions nécessaires dans ce cadre.

Tout en se félicitant des acquis réalisés par la femme dans nombre de domaines, notamment sur le plan législatif, Mme Harichane a salué "la volonté politique" visant à consolider la place de la femme et l'autonomiser dans les domaines politique et socioéconomique.

La même intervenante a plaidé pour la prise de mesures permettant à la femme de concilier entre ses différents rôles, en tant que travailleuse dans la sphère professionnelle et éducatrice dans l'espace familial, relevant l'importance de mettre en place des mesures au niveau local au profit de la femme rurale afin de lui permettre de contribuer efficacement à l'effort de développement.

Elle a suggéré dans ce sillage la création de centres pour l'accueil de la petite enfance, la révision du congé de maternité en le prolongeant à six mois au lieu de trois et à revoir les heures d'allaitement.

Afin de prévenir la désintégration familiale, Mme Harichane a insisté sur la création de conseils de médiation en coordination avec les associations spécialisées, le renforcement des bureaux de guidance familiale au niveau des espaces et centres concernés par les affaires familiales en y intégrant des spécialistes dans le règlement des problèmes conjugaux dans l'objectif d'éviter les cas de divorce.

Mme Harichane a également souligné l'importance d'accorder l'intérêt nécessaire aux centres d'accueil des femmes objet de violences, et d'en créer de nouveaux suivant les normes et conditions requises.

Plusieurs autres associations ont salué les réalisatio ns accomplies par les femmes en Algérie, et ce, grâce aux politiques publiques prises à l'effet de les protéger et consolider leurs place, la femme occupant actuellement plusieurs postes dans différents secteurs et a bénéficié des mesures de protection et de programmes d'autonomisation dans plusieurs domaines.

 

Des mesures pour la prise en charge des préoccupations de la femme travailleuse

Ces associations ont affirmé que l'Algérie avait franchi d'importants pas sur le plan législatif en consacrant plusieurs articles garantissant davantage de droits à la femme dans différents domaines, appelant à la préservation des acquis apportés par la loi, notamment en matière de participation de la femme à la vie politique, la parité homme-femme en milieu professionnel, en sus des mesures de protection de la violence sous toutes ses formes.

D'autres associations ont plaidé pour la mise en place d'une mesure permettant de renforcer la prise en charge de la femme divorcée, la veuve et les femmes dans le besoin, outre la consolidation de la participation de la femme rurale et de la femme au foyer au développement socioéconomique à travers des programmes locaux d'accompagnement de cette catégorie. Pour sa part, l'enseignante à la faculté de droit et des sciences politiques à l'université de Blida et experte en droit constitutionnel, Dr Mesrati Salima, a estimé que la femme en Algérie avait réalisé des acquis nombreux à tous les niveaux, rappelant à cet égard certains articles de la Constitution de novembre 2020.

Pour cette experte, la dernière révision constitutionnelle "participe d'une forte volonté politique" visant à "renforcer la place de la femme et l'autonomiser au sein de la société", affirmant que l'Etat avait réuni le climat propice pour renforcer le rôle de la femme dans différents domaines, à la faveur notamment d'un arsenal juridique riche qui a assuré à la femme plusieurs acquis.

Mme Mesrati plaidé, à cette occasion, à l'accélération de l'amendement de certaines lois pour les adapter à la nouvelle Constitution, et de mettre en place des mécanismes de mise en œuvre et de suivi des politiques prises, insistant sur l'importance d'avoir une stratégie nationale inclusive en la matière avec le concours des secteurs concernés.

A son tour, la présidente de la commission nationale de la femme travailleuse à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Soumia Salhi a fait état de plusieurs mesures programmées par la commission pour 2022, consistant essentiellement en l'installation de commissions pour les femmes travailleuses au niveau des fédérations sectorielles à l'effet de renforcer la prise en charge des préoccupations des femmes travailleuses et débattre des conditions professionnelles de cette catégorie.

Elle a affirmé, par ailleurs, que la commission nationale de la femme travailleuse de l'UGTA préparait le lancement "prochain" d'un projet de charte de la femme syndicaliste comportant les droits professionnels de la femme travailleuse et des mesures incitatives au profit de la femme.

La réunion d'un climat propice pour la femme travailleuse encouragerait sa participation au processus de développement, a-t-elle fait observer, plaidant pour la mise en place de mesures pour améliorer son quotidien, à travers notamment l'intensification des centres d'accueil de l'enfance pour permettre à la femme travailleuse de concilier entre ses devoirs dans la sphère privée et professionnelle.