Concurrence : Les amendes liées aux fusions et acquisitions dans le monde ont bondi en 2021

Publié par DK NEWS le 14-03-2022, 17h14 | 3

Le nombre d'amendes infligées dans le monde par les autorités de la concurrence en lien avec des opérations de fusions-acquisitions a quasiment quadruplé en 2021, selon un rapport du cabinet d'avocats Allen&Overy publié lundi.

Dans les 26 juridictions étudiées par le cabinet, principalement occidentales et asiatiques, les gendarmes de la concurrence ont adressé "plus de 130" amendes individuelles aux entreprises, contre 34 en 2020. Leur montant cumulé atteint 106,7 millions d'euros, le double du total enregistré l'année précédente. Une nette augmentation à mettre en lien avec le montant record des "fusacqs", chiffrées par le cabinet à 5.800 milliards de dollars (environ 5.100 milliards d'euros) en 2021.

Plus de la moitié du montant total des amendes infligées en 2021 découle d'une sanction imposée par l'autorité britannique à Facebook (rebaptisé Meta). A l'automne 2021, la CMA avait ainsi décidé d'une sanction de 50,5 millions de livres (environ 60 millions d'euros), en accusant le géant californien d'avoir "refusé sciemment de fournir toutes les info rmations demandées" dans le cadre du rachat de la plateforme d'images animées Giphy. Malgré ces amendes renforcées, le nombre de fusions-acquisitions interdites par les gendarmes de la concurrence est resté stable: 11 en 2021, soit une de plus que l'année précédente. Dix-neuf opérations ont été abandonnées par les entreprises impliquées à cause de préoccupations liées au droit de la concurrence (20 en 2020). En 2021, les autorités de la concurrence ont notamment concentré leur action sur la distribution/vente au détail (19% des opérations examinées sur l'année) et l'industrie (18%).

En revanche, alors que près d'une opération de "fusacq" sur quatre l'an dernier (23%) était liée au secteur de la tech, la filière n'a représenté que 7% des opérations examinées par les régulateurs. Mais "avec l'entrée en vigueur de nouvelles normes numériques, les entreprises impliquées dans de futures opérations dans le domaine de la tech doivent se préparer à une intervention accrue" des gendarmes de la concurrence, qui pourraient adopter une approche plus "agressive", souligne le cabinet d'avocats. Les auteurs du rapport anticipent également une surveillance accrue "des conséquences potentielles des fusions-acquisitions sur les marchés du travail".