Une délégation du Fonds monétaire international (FMI) était au Sri Lanka lundi pour des discussions sur la crise économique que traverse l'île. Un haut fonctionnaire du FMI «s'entretiendra» avec le président Gotabaya Rajapaksa et son frère le ministre des Finances Basil Rajapaksa, a déclaré un porte-parole du dirigeant.
Le gouvernement sri-lankais est divisé sur un éventuel renflouement, mais l'institution internationale s'est dite «prête à discuter des options si on le lui demandait», dans un communiqué publié lundi. Au début du mois, le Fonds monétaire international a exhorté Colombo à dévaluer sa monnaie et à augmenter les impôts, mettant en garde le pays, contre sa dette «insoutenable». La semaine dernière, le Sri Lanka a autorisé la dépréciation de la roupie, ce qui a entraîné une chute de 25% par rapport au dollar et provoqué un regain d'inflation.
Selon les autorités, l'île d'Asie du Sud traverse sa pire crise financière, impactée notamment par l'épidémie de Covid-19 qui a eu des conséquences sur ce pays de 22 millions d'habitants dont le tourisme est la principale ressource de devises étrangères. Le gouvernement a dû imposer des restrictions afin de contrôler ses réserves de devises et a interdit de nombreuses importations depuis mars 2020.
Ces mesures ont eu pour effet de réduire aussi certaines activités économiques et d'entraîner des pénuries de nourriture, de carburant et de médicaments. Le Sri Lanka a besoin de près de 7 milliards de dollars pour assurer le service de sa dette extérieure cette année mais ses réserves de devises à la fin du mois de janvier excédaient tout juste 2 milliards de dollars, à peine assez financer un mois d'importations essentielles. Les agences de notation internationales ont abaissé la note du Sri Lanka par crainte d'un défaut de paiement de sa dette colossale. Le gouvernement affirme cependant être en mesure d'honorer ses obligations.