Sahara Occidental-Maroc : Le peuple sahraoui est «en danger d’extermination»

Publié par DK NEWS le 15-03-2022, 16h03 | 20

La militante des droits de l’Homme sahraouie, El-Ghalia Djimi, a tiré la sonnette d'alarme sur la situation du peuple sahraoui dans les territoires occupés qui est «en danger d'extermination», appelant la communauté internationale, dont «la responsabilité est indéniable dans la persistance du conflit», à œuvrer pour le retour de la paix dans la région.  

Dans un entretien au journal électronique «La Patrie News», Ghalia Djimi, membre fondatrice de l'Instance sahraouie contre l'occupation marocaine (ISACOM), a prévenu que le peuple sahraoui «est en danger d’extermination.

Cela ne date pas d'aujourd’hui. Nous subissons brimades, tortures, censures, interpellation, surtout ceux osant parler et revendiquer leurs droits à la liberté et à l’autodétermination».

«Il faut que la communauté internationale œuvre à concrétiser la paix et la stabilité dans cette région du monde, à commencer par la France, les Etats-Unis et l'Espagne, dont la responsabilité est indéniable dans la persistance de ce conflit», a-t-elle fustigé.

Elle a relevé dans le même entretien que depuis la reprise du conflit armé, l e 13 novembre 2020, «la surveillance a été renforcée». Tous les défenseurs des droits de l’Homme et militants de la cause sahraouie sont concernés par cette mesure arbitraire, selon Mme Djimi qui constate que les condamnations sont devenues «très lourdes» et «disproportionnées» pour des charges «bien souvent inexistantes».

La militante sahraouie a, par ailleurs, révélé que son nom figurait sur la première liste de 60.000 personnes ciblées par le logiciel espion Pegasus.

Elle a raconté être «systématiquement placée sous surveillance téléphonique».

En résumé, elle a estimé que l’objectif des sévices subis était de «programmer une mort lente et irrémédiable des Sahraouis qui en sont victimes», notamment les victimes des disparitions forcées.

«J’ai moi-même été victime de disparition forcée. J’ai passé trois ans et sept mois dans les prisons secrètes marocaines.

On était un groupe de femmes et d’hommes à avoir subi le même traitement, à l’instar d'Aminatou Haidar.

Nous avons subi tous des dépassements, et bien plus», a-t-elle dit, dénonçant l'inexistence d’actions concrètes visant à obliger le Maroc à se plier au droit international.

L'occupant marocain bénéficie d'une «insoutenable impunité», a-t-elle condamné.

Pour elle, le cas de la militante Sultana Khaya «concentre à lui seul tous les dépassements.

Nous avons tenté maintes fois de lui rendre visite et de briser le blocus qui lui est imposé, en vain».

Elle dira au sujet des détenus politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik que «leur condamnation arbitraire est uniquement due à leur activité en faveur de l’indépendance de leur patrie, le Sahara occidental.

Nous condamnons avec force cette inacceptable injustice qui frappe ces détenus d’opinion», rappelant à l'Espagne sa responsabilité juridique et historique dans le parachèvement du processus de décolonisation du Sahara occidental.