Banque mondiale : Les effets délétères de l’insécurité alimentaire devraient perdurer tout au long de l'année 2022

Publié par DK NEWS le 26-03-2022, 16h01 | 4

La crise sanitaire est responsable d’une aggravation marquée et généralisée de l’insécurité alimentaire, touchant les ménages vulnérables partout dans le monde et ses effets délétères devraient perdurer tout au long de l'année 2022, ont estimé les experts de la banque mondiale dans un récent rapport publié sur son site web.

"De nombreux pays connaissent une forte inflation des prix alimentaires de détail, liée, entre autres facteurs, aux pénuries de main-d’œuvre, à la forte hausse du prix des engrais (a) et aux dévaluations. Ce renchérissement de l’alimentation pénalise plus durement les habitants des pays à revenu faible et intermédiaire, qui consacrent une part plus importante de leurs revenus à ces dépenses que les populations des pays à revenu élevé, ont précisé les même experts. S'appuyant sur des données récentes contenues dans un rapport des Nations

Unies, les experts  de cette institution financière internationale ont indiqué qu'environ  2,37 milliards de personnes (30% de la population mondiale) n’ont pas eu accès à une nourriture adéquate tout au long de l' année 2020.

Selon ce rapport  sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, entre 720 et 811 millions de personnes ont connu la faim en 2020   soit environ 118 millions de plus qu’en 2019 si l’on prend en compte le milieu de la fourchette de prévision (768 millions). Ces experts ont relevé que ces données récentes viennent confirmer des hausses importantes du nombre de personnes confrontées ou exposées à une insécurité alimentaire aiguë en 2020-2021, ce qui signifie que leur existence ou leurs moyens d’existence sont en péril imminent parce qu'elles ne sont pas en mesure de s’alimenter correctement.

Et ils ont estimé, en se référant à ces données, que de plus en plus de pays sont confrontés à des niveaux croissants d’insécurité alimentaire qui réduisent à néant des années de progrès en matière de développement, mettant en péril la réalisation des Objectifs de développement durable d’ici à 2030.

"Avant même la survenue de la pandémie de Covid-19, qui a fait chuter les revenus et désorganisé les chaînes d’approvisionnement, la sous-alimentation chronique et aiguë était en augmentation, sous l’effet de multiples facteurs : conflits, situation socioéconomique, catastrophes naturelles, changement climatique, invasions acridiennes", ont expliqué ces experts.

Le Résea u mondial contre les crises alimentaires estime à 161 millions le nombre de personnes connaissant des niveaux " critiques "d’insécurité alimentaire aiguë en 2021, ce qui correspond à une augmentation de près de 4% par rapport à l'année précédente. S’y s’ajoutent 227 millions de personnes dans une situation dite de " stress" (la phase précédent la crise selon la classification de la sécurité alimentaire), soit une augmentation de près de 7% par rapport à 2020, ont-ils détaillé.