Les mémoires individuelles, une "source inépuisable" pour l'écriture de l'Histoire

Publié par DK NEWS le 26-03-2022, 16h53 | 9

Des universitaires et éditeurs, réunis vendredi en marge du 25e Salon international du livre d'Alger (Sila), ont souligné que le témoignage et les mémoires individuelles constituent une des sources pour l'écriture de l'histoire de la guerre de libération nationale. 
S'exprimant lors d'une rencontre sur l'édition, l'Histoire et le livre de mémoire, l'historien Dahou Djerbel, soutient que le recueil de témoignages auprès de témoins de faits historiques, constitue un "matériau" pour l'écriture de l'histoire. 
"Le rôle de l'historien consiste à transformer le témoignage en document historique et académique", a-t-il détaillé. 
Pour ce chercheur, également directeur de la revue de critique sociale "Naqd", les témoignages oraux comptent beaucoup pour l'écriture de l'histoire, écrite à partir de mémoires individuelles. 
Abondant dans ce sens, l'historien Foaud Soufi, estime pour sa part que les témoignages oraux et écrits des moudjahine constituent un fond important pour l'écriture de l'histoire qui doit "s'affranchir des archives écrites sur l'Algérie, émanant des autorités col oniales". 
Pour cet ancien directeur du Centre national des Archives nationales, l'écriture et la production mémorielle en général ne doivent pas se réduire à la Guerre de libération nationale car, a-t-il dit, "la mémoire des individus comprend vécu et souvenirs des témoins et traverse les temps, contrairement à l'histoire qui marque une génération". 
Regrettant un "désintérêt" pour la production mémorielle, l'éditeur et libraire, Yacine Hanachi, a relevé, quant à lui, une "baisse considérable" des ventes de livres d'histoire, notant à ce titre que "les jeunes lisent moins les ouvrages traitant de l'histoire de l'Algérie". "Le marché du livre a connu un repli ces dernières années et les livres dédiés à l'histoire et à la mémoire emballent moins les libraires", a estimé ce libraire en activité depuis 1986 et responsable des éditions Média-Plus. 
Intervenant à cette rencontre, Selma Hellal, représentante des éditions Barzakh, estime que le travail de l'historien consiste à croiser les faits subjectifs et recueillir, à la source, des témoignages sur un fait historique, objet d'étude et d'analyse". 
Avec l'Italie comme invitée d'honneur, le 25e Sila prévoit des rencontres sur l'histoire et la mémoire, en commémoration du 60e anniversaire de la fête de la Victoire, célébrée chaque 19 mars, en plus d e conférences la littérature. 
Inauguré officiellement jeudi, le Sila se poursuit jusqu'au 1er avril au Palais des expositions des pins maritimes.