Décision de Sanchez sur le Sahara occidental : Une concession espagnole face aux pratiques du Maroc (PM sahraoui)

Publié par DK NEWS le 27-03-2022, 16h14 | 6

Le Premier ministre sahraoui Bouchraya Hamoudi Bayoune a affirmé, dimanche, que le revirement de l'Espagne sur la question du Sahara occidental constituait une «rupture du consensus historique espagnol» et une «concession» du gouvernement espagnol face aux pratiques du Maroc.  

La décision du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, «ne changera rien à la nature juridique du statut du Sahara occidental», qui a été confirmée par les Nations unies, a indiqué Bouchraya Bayoune dans une déclaration à l'APS.

Le responsable sahraoui a souligné que la «réaction la plus grande et la plus forte» à la décision de Sanchez est venue de l'intérieur de l'Espagne, car «tous les forces et partis politiques de droite et de gauche, que ce soit au sein de la coalition gouvernementale ou des partisans du gouvernement au Parlement ou dans l'opposition, ont rejeté sa décision et exigé qu'il comparaisse devant le Parlement pour qu'il soit interrogé» sur ce revirement.

Dans ce contexte, M. Bayoune a salué les actions de solidarité menées par la société ci vile espagnole qui a appelé le Premier ministre à revenir sur sa décision et exprimé son soutien à la cause sahraouie et sa solidarité avec le peuple sahraoui et son droit à l'autodétermination.

Il a qualifié, en outre, l'actuel gouvernement espagnol de «faible», soulignant qu'il «n'a pas pu résister à la pression marocaine, et a franchi le pas, en soutenant le soi-disant plan marocain +d'autonomie+, pensant que le Maroc arrêterait ses pratiques à son égard».

Le Premier ministre sahraoui a également souligné que tous les gouvernements successifs en Espagne, pendant 46 ans, n'ont pas abordé «le crime» consistant à abandonner leur responsabilité dans la décolonisation du Sahara occidental, et n'ont pas «corrigé cet acte odieux».

A cet égard, il a assuré que «la faiblesse, le silence et même la complicité ont distingué ces gouvernements tout au long de ces années, au moment où le Maroc ne cesse de faire du chantage à l'Espagne à travers les revendications territoriales liées aux deux villes de Ceuta et Melilla, l'utilisation de la carte migratoire en permettant l'afflux de candidats à l'immigration clandestine ainsi que la drogue et le terrorisme».

Par ailleurs, le Premier ministre sahraoui a rappelé à l'Espagne sa «responsabilité juridique» vis-à-vis du Sahara occidental, en tant que puissanc e administrante de ce territoire non autonome.

Ainsi, il a appelé le gouvernement de Pedro Sanchez à assumer sa responsabilité dans le parachèvement du processus de décolonisation de cette région en permettant au peuple sahraoui de jouir de son droit à l'autodétermination.

Le responsable sahraoui a insisté sur le fait qu'au regard du droit international, l'Espagne «reste toujours responsable du territoire (sahraoui) jusqu'à ce que la décolonisation de celui-ci soit achevée, notant que le peuple sahraoui jugera un jour l'Etat espagnol pour toutes ses souffrances».