La relation entre le mode de consommation alimentaire actuel et les maladies non
contagieuses tels que le diabète, l’hypertension artérielle et les cancers, a été au centre d’une journée d’étude organisée mardi à Oran par la Fédération algérienne des consommateurs, en présence de spécialistes dans le domaine de la santé et du commerce.
Lors de cette rencontre qui a abordé les répercussions du mode de consommation actuel sur la santé, l’économie et les moyens, des spécialistes ont relevé qu'il existe une "relation de causalité et de réciprocité entre le changement des habitudes alimentaires des Algériens durant les deux dernières décennies et l’augmentation des cas de maladies non transmissibles, à savoir le diabète, l’hypertension artérielle et des cancers".
Dans ce contexte, une représentante du ministère de la Santé, Radia Bensemane, cadre à la direction sectorielle des maladies non transmissibles (non contagieuses) a soutenu que "l’alimentation non saine est l’une des causes à l’origine de maladies dont le diabète, l’hypertension artérielle, l’obésité, de même que plusieurs types de cancer, à l’instar du cancer du colon, de l’appareil digestif et de l’estomac".
Selon les données de l’Office national des statistiques (ONS) de l’année 2018 fournies par Mme Bensemane, les maladies non transmissibles représentent un taux de 57 % des décès en Algérie, dont 66 % dans la tranche d’âge de 30 à 69 ans. L’Etat œuvre, selon elle, à lutter contre les facteurs à risques pour faire baisser la courbe de ces maladies, a-t-elle affirmé faisant observer que la prévention contre ces pathologies constitue une des priorités en matière de santé.
Pour faire face à cette situation, le ministère de la Santé a mis en œuvre un plan national stratégique multisectoriel pour la protection contre quatre facteurs à risques de maladies non transmissibles, dont les plus importantes sont promouvoir une alimentation saine, l’activité physique et la pratique sportive, a fait savoir M. Bensemane Pour sa part, Sebboui Djillali, directeur régional du commerce d’Oran, représentant du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations a évoqué les mesures prises par l’Etat pour subventionner directement et indirectement les produits de large consommation, comme le pain, la farine, le lait, l’huile, le sucre et autres denrées en soutien aux catégories sociales vulnérables et à faibles revenus.
Parallèlement à cela et dans le cadre de la préservation de la santé des citoyens et la réduction des maladies, le secteur œuvre à accompagner les associations de protection des consommateurs au niveau national, a ajouté M. Sebboui, avant d'appeler à sensibiliser les consommateurs et les professionnels à lutter contre le phénomène de consommation effrénée du sucre, du sel et des matières grasses qui causent plusieurs maladies et ce, à travers le lancement d’une campagne nationale de lutte contre la surconsommation de ces denrées.
Le président de la Fédération algérienne des consommateurs, Zaki Hariz, a, quant à lui, suggéré de revoir les subventions de l’Etat qui sont destinées actuellement au sucre, au pain, à la farine et au lait et les destiner à des produits naturels plus sains.
Dans ce contexte, il a estimé que la subvention accordée par l’Etat actuellement aux produits alimentaires tels que le sucre, la farine et le pain blanc peut être destinée aux produits naturels sains comme les fruits secs, le lait les viandes locales et le blé complet, ce qui améliorera sans doute le mode de consommation algérien et contribuera à la baisse les maladies non transmissibles.
M. Hariz trouve qu’il est important de retourner au régime alimentaire traditionnel méditerranéen, "le nôtre est ba sé pour l’essentiel sur la consommation de légumes, de fruits, de légumineuses et d’aliments naturels tels que le lait cru et l’huile d’olive".
Plusieurs communications ont été animées lors de cette journée d’étude, abordant notamment "la culture de la consommation chez les Algériens", "le régime alimentaire: facteur de risque ou de protection contre les maladies cardiaques et métaboliques", "les mauvaises habitudes alimentaires et le rôle d’une alimentation saine: équilibrée pour renforcer le système immunitaire".
En marge de cette rencontre, il a été procédé à la signature d’une convention entre la Fédération algérienne des consommateurs et de l’association nationale des laboratoires d’analyse de qualité par les présidents de deux instances, Zaki Hariz et Allal Kebaïli respectivement, dans le but d’accompagner les associations et les professionnels, notamment ceux versés dans le domaine des industries alimentaires, où l’association nationale des laboratoires de qualité peut jouer le rôle de consultant de la qualité des produits, a-t-on souligné.