Les comètes, des petits corps étranges du système solaire, attirent la curiosité des astrophysiciens

Publié par Dknews le 03-08-2014, 16h12 | 28

Les comètes, des petits corps du système solaire, constitués d'un noyau de glace et de poussières, sont devenues des objets d'étude privilégiés pour les astrophysiciens.Longtemps considérées comme des présages d'événements merveilleux ou terribles, popularisées sous le nom de «boule de neige sale» par l'Américain Fred Whippl, les comètes attirent de plus en plus la curiosité des astrophysiciens.

Les comètes sont des petits corps du système solaire, constitués d'un  noyau de glace et de poussières. Alors que le noyau est la partie solide de la comète, la coma, ou chevelure, est un mélange de poussières et de gaz éjectés du noyau, qui s'étend au fur et à mesure que la comète se rapproche du Soleil. Si la comète est suffisamment «active», deux queues peuvent se former.

Le dégazage des composants légers du noyau conduit alors à la formation d'un nuage de poussières et de gaz, la coma, ou chevelure. Elle peut ensuite former une queue spectaculaire, qui se reflète dans les rayons du soleil et peut s'étendre sur des millions de kilomètres dans l'espace. Les comètes sont considérées aujourd'hui comme des reliquats de la matière primitive à partir de laquelle s'est formé le système solaire, il y a 4,6 milliards d'années.

«Les comètes sont des +capsules témoins+ de la naissance du système solaire», selon Mark McCaughrean, un des responsables de l'exploration spatiale à l'Agence spatiale européenne (ESA), cité par l'AFP. «Ouvrir ces capsules en regardant les gaz, la poussière et surtout la glace qui les composent, c'est obtenir des indices formidables sur l'origine de notre système solaire et peut-être même de la vie, puisque les comètes contiennent des molécules organiques».Certaines théories suggèrent que les comètes, en bombardant la Terre naissante, ont aidé à l'apparition de la vie en apportant de l'eau et des molécules organiques.

Environ 2.000 comètes ont été observées et enregistrées au cours des 2.500 dernières années. Quelques-unes ont été survolées par des véhicules spatiaux, dont la plus célèbre d'entre elles, la comète de Halley. La sonde Giotto de l'ESA est passée à 600 km de son noyau le 14 mars 1986, à une vitesse relative de 75 km/s.

La mission Rosetta prévoit aussi l'atterrissage d'un robot laboratoire, Philae, sur la comète Tchourioumov-Guérassimenko, découverte en 1969. La sonde Rosetta, un corps et une tête reliés par un cou, prend des images très régulièrement de la comète. La surprise est venue de la forme double de son noyau, de 4 km de diamètre, qui «suggère deux composantes imbriquées».

Là où les néophytes entrevoient la forme grossière d'un canard en plastique, les astrophysiciens parlent de «binaire en contact».Après un périple de plus de six milliards de km dans l'espace, la sonde européenne lancée voici plus de 10 ans touche au but: le premier rendez-vous d'un véhicule spatial avec une comète.Rosetta arrivera à destination mercredi, à 100 km seulement de la comète Tchourioumov-Guérassimenko (elle-même à quelque 400 millions de km de la Terre), dont elle va tenter de percer les secrets. L'enjeu est de mieux comprendre l'évolution du système solaire depuis sa naissance, a indiqué Sylvain Lodiot, responsable des opérations de vol de Rosetta à l'ESA.

La mission Rosetta est prévue pour durer au moins jusqu'en décembre 2015, tandis que Tchourioumov-Guérassimenko passera au plus près du soleil en août 2015.Outre Tchourioumov-Guérassimenko, les astrophysiciens ne disposent aujourd'hui d'images que de cinq autres noyaux cométaires, souligne l'astrophysicien Philippe Lamy, dont Halley et Hartley 2, survolé le 4 novembre 2010 par la sonde Deep Impact de la Nasa. Stardust, une autre mission de la Nasa, a traversé en 2004 l'atmosphère de la comète Wild en collectant des particules de poussière. Ces précieux échantillons ont été rapportés sur Terre en 2006.
Un  instrument de Rosetta, le spectromètre imageur Virtis, a quant à lui fourni les premières indications de la température moyenne de surface de la comète, évaluée par les scientifiques à -70°C. C'est froid, mais pas assez pour que la comète soit entièrement recouverte de glace, a indiqué vendredi l'Agence spatiale européenne.Cela confirmerait plutôt qu'une grande partie de la surface est formée d'«une croûte poussiéreuse et foncée».