Ghaza sous le feu des bombardements israéliens

Publié par Dknews le 03-08-2014, 18h15 | 19

Israël a maintenu dimanche le territoire de Ghaza sous le feu des ses bombardements et tirs de canons faisant des dizaines de morts, alors qu'une délégation palestinienne était au Caire pour des discussions sur un cessez-le feu. Tôt le matin, au moins dix personnes ont été tuées quand une frappe a atteint une école de l'ONU servant de centre d'accueil pour les réfugiés à Rafah, selon des sources médicales.

En outre, plus de 40 personnes ont trouvé la mort sous les bombes au 27ème jour de l'agression sanglante israélienne, pour la plupart à Rafah, selon ces sources médicales. Cette cité étendue débordant sur l'Egypte au sud de l'enclave palestinienne est soumise à un déluge de feu depuis que trois soldats israéliens y ont été tués vendredi au cours de combats qui ont fait voler en éclats le seul cessez-le-feu accepté à la fois par Israël et le Hamas.De précédentes frappes meurtrières sur deux écoles de l'ONU avaient suscité la consternation de la communauté internationale.

Israël déterminé à contrer la résistance et détruire les tunnels

Israël a poursuivi dimanche ses attaques qui ont fait plus de 1.850 morts depuis le début de sa dite opération «Bordure protectrice», déclenchée le 8 juillet sous pretexte de contrer la résistance du Hamas et les tirs de roquettes en Israël en détruisant aussi les tunnels de Ghaza, après qu'elle eut annoncé samedi un retrait partiel de certaines de ses troupes de l'enclave et le redéploiement d'autres à l'intérieur du territoire.
Un porte-parole de l'armée a dit à l'AFP «nous en retirons certaines, nous en changeons certaines (de position) à l'intérieur (du territoire), cette mission est en cours».

Cette déclaration avait été précédée samedi par des témoignages sur des mouvements de troupes à l'intérieur de Ghaza et sur un «feu vert» de l'armée au retour des habitants dans certains secteurs.
Sans parler de début de retrait, le Premier ministre israélien Beneyamin Netanyahu avait laissé entendre samedi soir que «Bordure protectrice» allait entrer dans une nouvelle phase, maintenant que l'armée avait «presque achevé son entreprise de démolition des tunnels».

En réaction, le Hamas a répliqué qu'il était tout autant déterminé à poursuivre les opérations de résistance, notamment après l'échec d'un cessez-le-feu vendredi, violé par Israël. Israël a aussi refusé d'envoyer une délégation au Caire où une délégation palestinienne incluant six membres du Hamas se trouvait dimanche pour des discussions sur un cessez-le-feu. Le chef en exil du Hamas Khaled Mechaal a cependant répété que son mouvement n'accepterait pas de cessez-le-feu sans un départ des troupes israéliennes engagées dans Ghaza.

«Une trêve est une trêve. Mais la présence des forces israéliennes dans Ghaza, qui détruisent les tunnels, c'est une agression», a-t-il déclaré, ajoutant que, dans ces conditions, le Hamas s'accordait le droit à «l'autodéfense» et qu'il l'avait déjà fait savoir au secrétaire d'Etat américain John Kerry.

Discussions au Caire sur un cessez-le-feu

Six responsables du Hamas ont rejoint dimanche au Caire une délégation palestinienne devant mener des discussions en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Ghaza au 27è jour de l'agression sanglante israélienne. Cinq autres membres de la délégation palestinienne, parmi lesquels Majed Faraj, chef de la sécurité de l'Autorité palestinienne, étaient déjà au Caire samedi soir. Les représentants du mouvement de résistance Jihad islamique sont toujours attendus ainsi que l'envoyé des Etats-Unis au Moyen-Orient Franck Lowenstein et l'émissaire du Quartette pour le Proche-Orient Tony Blair, en vue des négociations qui devraient débuter dans la journée.

L'Egypte a invité Israéliens et Palestiniens à envoyer des délégations au Caire pour des négociations en vue d'un cessez-le-feu durable à Ghaza. Le président palestinien Mahmoud Abbas avait assuré qu'une délégation composée de membres de son mouvement, le Fatah, mais aussi du Hamas et du Jihad islamique, se rendrait en Egypte «quelles que soient les circonstances».

Une agression dans le sang, une économie ruinée à Ghaza

L'agression militaire israélienne contre la bande de Ghaza a tué plus de 1.850 Palestiniens en 27 jours de bombardements, détruit des milliers de maisons et ruinée une économie déjà e n difficulté en raison du blocus imposé à l'enclave palestinienne depuis sept ans, selon les organisations de l'ONU. Depuis le début des attaques ciblées israéliennes à Ghaza, 280.000 personnes selon l'ONU sont hébergées dans ses centres et ceux des autorités locales, soit 15% de la population. Avec ceux qui ont trouvé refuge chez des proches, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime à 400.000 le nombre de déplacés.

Les logements de 9.815 familles (environ 58.900 personnes) ont été complètement détruits (ONU). Onze hôpitaux sont endommagés et 32 autres fermés, selon l'OMS, dans l'enclave palestinienne sous blocus israélien depuis sept ans. En outre, 103 installations de l'ONU à Ghaza ont été la cible d'attaques israéliennes. Le taux de chômage dépasse les 40%, selon le FMI.

Il était d'un peu moins de 20% en 2000 et de 30% en 2011. En temps normal, plus de 70% de la population dépend de l'aide humanitaire, selon une ONG israélienne Gisha. Selon le bureau palestinien des statistiques, 43,4% des quelque 1,8 million de Ghazaouis ont moins de 14 ans. Le taux de croissance annuel de la population est de 3,7% et l'âge médian 18 ans.