MM. Loth Bounatiro, docteur en astronomie et chercheur, et Djabba Rabah, docteur en géologie, invités hier du forum de dk news : Il est impératif d’adapter les constructions aux normes parasismiques

Publié par Saïd Abjaoui le 03-08-2014, 19h35 | 1442

L'activité sismique peut continuer à se reproduire en Algérie durant les saisons d'automne et d'hiver, a indiqué hier, Loth Bounatiro, chercheur en astronomie. M. Bounatiro a indiqué que les avancées scientifiques et technologiques permettent de «prévoir la survenue des séismes avec un grand pourcentage de probabilités».

«Depuis le séisme de Boumerdès en 2003, on a constaté une accalmie, mais on a l'impression que depuis quelques mois il y a une recrudescence de l'activité sismique en Algérie et dans le monde», a-t-il relevé. Une secousse tellurique de magnitude 5,6 sur l'échelle ouverte de Richter a eu lieu vendredi dans la wilaya d'Alger. Selon M. Bounatiro, pour parer aux éventuels risques engendrés par les séismes, il est nécessaire de respecter les normes parasismiques dans les constructions avec une géométrie bien conçue pour qu'en cas de secousse, la bâtisse résiste.

Un tremblement de terre à Alger, ou à proximité, ne passe pas inaperçu. A Alger surtout car depuis très longtemps déjà, les experts parlaient d’un séisme dévastateur à Alger mais dont le moment ne peut pas être prévu avec  précision.  

Dans 50 ans ? Nul ne peut le prédire avec succès. Cependant, on dit que ce tremblement aura bien lieu. C’est une fatalité car s’il ne peut pas être prévu avec précision, nul ne pourra en arrêter le cours. Le séisme ne laisse pas indifférent. Les attentions des populations et de la presse sont suspendues aux paroles des experts. Il est impératif d’adapter les constructions aux normes parasismiques, d’étudier le terrain d’assiette des nouvelles constructions, de contrôler la validité des constructions. 

L’Algérie a beaucoup avancé, et possède même un plan de construction  d’une nouvelle capitale aux normes parasismiques. Justement, un expert algérien à savoir le Dr Loth Bonatiro, avait, au moins de juin , affirmé que la terre tremblera bientôt à Alger. Alger ou proximité. On sait bien que le Dr Bonatiro a l’habitude de faire l’actualité en ce domaine. Il fait l’actualité, et il en découle que lui-même est au centre de l’actualité. 

Prévision, prédiction ? Le forum de DK News a invité hier pour une conférence débat, deux spécialistes en la matière. Le docteur Loth Bonatiro est Dr en astronomie et chercheur. Le Dr Djabba Rabah est docteur en géologie et avait exercé la fonction de directeur des travaux à la Sonarem. Le thème de la conférence est «La gestion des risques majeurs ».Le Dr Djabba Rabah affirmait que dans le cas de catastrophe naturelle, la victime est considérée comme chahid.

Pour le Dr Bonatiro qui est ces temps-ci au centre de l’actualité car il lui a été reproché d’avoir fait une prédiction, à savoir celle d’annoncer la prochaine secousse tellurique, il y a une différence entre prévision et prédiction. La prévision relève de calculs scientifiques et aboutit à la précision. La prédiction n’est pas une science exacte comme l’est devenue la climatologie. 

Il y a quelques années de cela, beaucoup parmi la population critiquaient le bulletin météorologique sur les écrans de la TV, disant que seul Dieu sait ce qui se passera. Plus tard, le bulletin TV de climatologie était très attendu car nombre de professions en avaient besoin pour leur profession. Maintenant, plus personne ne pose la question de la validité du bulletin. La prévision se fait à 100% alors que la prédiction se faire avec une certaine marge d’imprécision.  

En 2003, le  Dr Bonatiro publiait les différents scénarios de catastrophe naturelle liée et a mis au point une théorie. En 2003, il avait fait une prédiction de l’activité pour le mois de juin . C’est arrivé à Boumerdès. Puis, il y eut une accalmie mondiale de l’activité sismique de ces derniers jours jusqu’à au récent séisme.
Ce n’est qu’un début.  Pour l’automne prochain et l’hiver, il y a une prévision de l’activité sismique en Algérie.

Quoi faire dans la cas d’une catastrophe naturelle ? Réduire le risque catastrophe naturelle par la gestion des risques majeurs. Ce n’est pas le séisme qui tue, c’est la mauvaise construction qui tue. A  Boumerdès, pour la première la justice a décidé de poursuivre ceux qui sont coupables de la construction hors normes sismiques. 

Depuis 2003, nous avons beaucoup avancé en Algérie. Il y eut la loi sur les catastrophes naturelles, un nouveau code parasismique et une agence nouvelle de contrôle. Il est impératif d’adapter les constructions aux normes parasismiques, d’étudier le terrain d’assiette des nouvelles constructions, de contrôler la validité des constructions. L’Algérie a beaucoup avancé, et possède même un plan de construction  d’une nouvelle capitale aux normes parasismiques. 

Selon le Dr Djebba, on ne doit pas construire sur des terrains dangereux. Tout ce qui est construit sur des failles est appelé à tomber. Il faut avoir des données géologiques et confier les études à des équipes pluridisciplinaires.  Quoi  construire ? Avec quoi construire ? Où construire ? Contrôler la qualité du sable, du fer, du gravier…

Le Dr Bonatiro affirme que tous les moyens sont donnés au Craag qui doit au moins renseigner immédiatement sur l’intensité et l’épicentre. De préférence, l’équocentre. Mais malheureusement, il y a eu un retard dans la fourniture de ces mesures et en plus elles sont données avec des erreurs.