Recherche : Rebond des demandes de brevets en Europe en 2021

Publié par DK NEWS le 11-04-2022, 15h17 | 9

Les demandes de brevets sont reparties à la hausse en Europe en 2021 après un recul lié à la pandémie, les technologies numériques et médicales et les entreprises asiatiques constituant les principaux moteurs d'innovation, indique mardi le bilan de l'Office européen des brevets (OEB).

L'an passé, l'OEB, basé à Munich, a reçu au total 188.600 demandes de brevets, soit une hausse de 4,5% sur un an, établissant un nouveau record, après un recul de 0,7% en 2020 dû aux perturbations logistiques provoquées par la pandémie de Covid-19. Le secteur de la communication numérique et de l'informatique a déposé le plus grand nombre de demandes (15.400, +9,4%), suivi des technologies médicales (15.231, +8,8%) et des technologies informatiques (14.671 demandes, +9,7%). Traditionnellement, le nombre de demandes de brevets constitue un indicateur précoce pour analyser l'investissement des entreprises dans la recherche. Les chiffres de 2021 montrent "un retour à la normale", a déclaré à l'AFP Yann Ménière, chef économiste de l'OEB, soulignant que la hausse était tirée géographiquement par l'Asie et les Etat s-Unis. Le pays ayant déposé le plus de dossiers reste les Etats-Unis (46.553 demandes), la Chine affichant pour sa part une croissance "considérable" de ses demandes, qui ont fait un bond de 24% l'an dernier (16.665 dossiers).

Le pays a "doublé ses demandes de brevets en Europe portant sur des applications de l'intelligence artificielle", a souligné M. Ménière.

Comme depuis une dizaine d'années, les demandes émanant de pays européens représentent moins de la moitié du total des dossiers déposés (44%), 56% venant de pays hors UE. Une situation qui se reflète dans le classement des entreprises cherchant à protéger leurs inventions sur le marché européen, dominé par des géants asiatiques: le chinois Huawei est le premier groupe industriel à breveter ses innovations en Europe, suivi des deux Coréens, Samsung et LG, devant les européens Ericsson et Siemens. "Il reste beaucoup d'innovation en Europe, mais surtout dans l'industrie traditionnelle, les transports, l'aéronautique, la chimie et les machines-outils", a détaillé M. Ménière. Transition énergétique oblige, il souligne les "transformations" en cours dans l'automobile, où le nombre de demandes de brevets recule dans le secteur des moteurs à combustion, alors qu'il augmente pour les véhicules intelligents (+23%) et pour les moteurs électriques (+16%).