Tamanrasset : Renforcer les moyens de diagnostic pour faire face aux maladies tropicales

Publié par DK NEWS le 11-04-2022, 15h43 | 10

Les moyens de dépistage et de diagnostic des maladies transmissibles ont été renforcés ces dernières années à Tamanrasset (extrême sud) pour protéger la population des maladies tropicales qui ont enregistré une recrudescence de cas du fait de la position géographique de cette wilaya qui partage ses frontières avec des pays africains, a indiqué jeudi un infectiologue de la région.

Faisant le point sur la situation épidémiologique à Tamanrasset à l'occasion de la journée mondiale de la santé (7avril), l’infectiologue Akhamoukh Lyes, exerçant à l’hôpital public du chef lieu de wilaya, a estimé nécessaire de "renforcer davantage les capacités de diagnostic médical par souci de faire face et contenir ces pathologies tropicales dans cette région à haut risque de contamination".

La propagation de ces maladies serait due notamment au mouvement dense de personnes entre cette région et les pays africains frontaliers (immigration clandestine), ce qui favorise la transmission des maladies tropicales, a ajouté la même source, indiquant que cet état de fait a nécessité "des efforts coloss aux" pour consolider les capacités de dépistage et de lutte.

Dr Akhamokh a indiqué que 2.370 cas de paludisme (Malaria) avaient été enregistrés en 2021 dans la wilaya de Tamanrasset, dont 1.630 malades ont été pris en charge par l’hôpital de Tamanrasset, et le reste a été pris en charge par les structures hospitalières d’In-Guezzam et de Tin-Zaouatine.

Huit décès ont été déplorés durant la même période, a-t-il dit. Il a relevé que 45% des malades affectés par le paludisme étaient des ressortissants africains issus de onze (11) pays. Par ailleurs, d’autres maladies tropicales ont surgi ces dernières années dans la région nécessitant la vigilance et la prévention, le diagnostic et une prise en charge dans le cas échéant, selon le spécialiste.

Il a appelé à accélérer la réalisation du projet de l’annexe de l’institut national de la santé publique (INSP) qui devrait également être renforcé par l’annexe de l’institut Pasteur, dans le but de consolider les efforts de lutte et de prise en charge des maladies tropicales, notamment après que l’Algérie ait été certifiée en 2018 par l’organisation mondiale de la santé (OMS) en tant que pays exempt du Malaria.

Nouvelles structures pour une meilleure prise en charge

 Les autorités locales de la wilaya de Tamanrasset fondent de larges espoirs sur l’achèvement des projets de réalisation de nouvelles structures médicales et la réhabilitation d’autres pour promouvoir les prestations médicales.

A relever, à ce titre, le projet de réalisation d’un hôpital (240 lits) implanté au quartier "Teberkat" de la ville de Tamanrasset, dont les travaux de réalisation ont atteint un taux d’avancement appréciable, de l’hôpital psychiatrique, au même quartier, en plus du lancement, dernièrement, du chantier d’un institut de formation paramédicale, futur pourvoyeur de cadres paramédicaux, sages-femmes, manipulateurs-radio, laborantins, assistants d’anesthésistes-réanimateurs.

A ces efforts de développement du secteur de la santé, viennent s’ajouter la projection d’une polyclinique dans la région de Tazrouk,(200 km de Tamanrasset), la mise en service d’un centre de diagnostic doté des équipements nécessaires de dépistage des cancers, implanté dans la région d’In-M’guel,(130 km nord du chef lieu de wilaya), ainsi que la réhabilitation et l’équipement des urgences des polycliniques en appareils d’imagerie par résonance magnétique (IRM).

Il s’agit également du renforcement du parc roulant du secteur de la santé en moyens nécessaires, dont des ambulances médicalisées tout terrain, pour assurer la couverture médicales au profit des populations no mades et celles des régions enclavées et zones éparses.