ONU - UA - Libye : L'UA n'a pas réussi sa mission de médiation dans la crise en Libye

Publié par Dknews le 04-08-2014, 16h49 | 27

L'Union africaine (UA) n'a pas réussi sa mission de médiation dans la crise en Libye, a estimé l'envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la région des Grands Lacs, M. Saïd Djinnit, mettant à l'évidence que le dialogue est privilégié en toute circonstance.

«Je ne dirais pas que l'UA a échoué, mais plutôt qu'elle n'a pas réussi à faire aboutir la démarche qu'elle avait initiée» dans la résolution de la crise en Libye, a expliqué M. Djinnit dans un entretien au quotidien El Watan publié lundi.En effet, l'Union africaine avait mis en place un comité des chefs d'Etat qui avait proposé une solution politique qui passerait par une transition, a-t-il rappelé.

«Aujourd»hui, le pays est plus divisé que jamais», a-t-il relevé, rappelant les propos du président du Niger, M. Issoufou, qui disait que «nous allions assister à la somalisation» de la Libye.M. Djinnit s'est toutefois «réjoui» de la récente initiative prise par l'Algérie, l'Egypte et les autres pays voisins pour tenter d'aider à stabiliser la Libye, en faisant valloir que «plutôt on rétablira la stabilité de la Libye, mieux cela vaudra pour le Maghreb, pour l'Afrique du Nord et pour l'Afrique en général».

Il a par ailleurs insisté sur le fait que les interventions militaires ne pouvaient représenter la solution pour régler les conflits, affirmant que la vocation première d'un diplomate est de «prévenir les conflits pour ne pas en arriver aux armes». «Quand les armes parlent, c'est qu'on a pas réussi à les en empêcher avant. Et, une fois qu'elles ont parlé, on essaye malgré tout de revenir à la table des négociations», a-t-il souligné. Il a en outre considéré que l'Afrique est un «continent en transition.

C'est une transition longue qui prendra des decennies parce qu'il s'agit de faire une transition politique, économique et démographique. Elle sera caractérisée par une instabilité relative qu'il va falloir accompagner et maîtriser pour éviter des débordements», a-t-il expliqué. Sans compter les ingérences étrangères, «souvent motivées par le souci de pomper les richesses» de l'Afrique, la seule facon d'éviter ce risque, a-t-il dit, «c'est tout simplement de s'assurer que notre maison est unie et solidaire».

Quant au rôle de l'Algérie dans le continent en général et dans la région du Sahel en particulier, le fonctionnaire des Nations unies, «mesure l'engagement» du pays sur les questions continentales et planétaires. «La géostratégie place l'Algérie dans le rôle de pont entre l'Europe et l'Afrique, (...). L'Algérie est donc appelée à continuer à jouer son rôle dans le leadership africain et de pont entre l'Europe et l'Afrique», a souligné le diplomate.

A propos de leadership et panafricanisme, M. Djinnit a rappelé la démarche de l'Algérie de par sa dotation depuis plusieurs années d'un ministère délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, traduisant, a-t-il dit, «l'engagement et l'ancrage africain de l'Algérie qui mobilisera tous les moyens pour piloter le dialogue intermalien».

«L'Algérie, a-t-il poursuivi, s'est avant tout assurée d'un processus de négociation inclusif puisque toutes les parties maliennes sont venues à Alger ainsi que tous les acteurs régionaux et internationaux».