Manifestation à Sanaa pour protester contre l'augmentation des prix du carburant

Publié par Dknews le 05-08-2014, 16h31 | 29

Des dizaines de milliers de Yéménites ont manifesté lundi à Sanaa à l'appel des rebelles chiites pour dénoncer la décision du gouvernement d'augmenter les prix du carburant dans le pays.  

Les manifestants ont défilé depuis Change Square, dans le nord de la capitale, épicentre des manifestations ayant abouti au départ du président Ali Abdallah Saleh en 2012, jusque dans le centre de Sanaa. "Arrêtez d'affamer le peuple yéménite", pouvait-on lire sur des bannières, alors qu'une décision gouvernementale portant sur le quasi-doublement des prix du carburant a pris effet mercredi.  Les 20 litres d'essence sont passés de 2.500 à 4.000 riyals (de 8,6 à 13,8 euros) et les 20 litres de diesel de 2.000 à 3,900 riyals ( 6,7 à 13,4 euros).

Le gouvernement a promis d'accompagner la hausse du prix du carburant d'une augmentation des salaires mais, selon des experts, seul un tiers des Yéménites sont salariés. Et selon une estimation de la Banque mondiale datant de 2012, plus de 54% des Yéménites vivent sous le seuil de pauvreté.

La manifestation a eu lieu à l'initiative des rebelles chiites d'Ansarullah, dont le commandant, Abdel Malek al-Houthi, a appelé dimanche les Yéménites à "prendre les rues et les places de la révolution demain (lundi) pour rejeter la décision" de l'augmentation des prix du pétrole, et montrer leur soutien à Ghaza, en proie à près d'un mois d'agressions israéliennes barbares. 

Dans le cortège on pouvait ainsi voir des manifestants brandir des drapeaux palestiniens, appelant à la fin de l'offensive israélienne dans l'enclave palestinienne, où plus de 1.800 personnes ont déjà été tuées depuis le 8 juillet.

Ansarullah, qui contrôle la région de Saada, dans le nord du Yémen, est soupçonné de vouloir élargir sa zone d'influence dans le futur Etat fédéral, qui doit compter six provinces. Les rebelles étaient arrivés en juillet aux portes de Sanaa en prenant la ville d'Amrane, dont ils ont ensuite accepté de se retirer.
Des manifestations de colère ont eu lieu ces derniers mois contre les coupures de courant, fréquentes au Yémen, et des pénuries de carburants.