Sommet afro-américain à Washington : YEs, YOU CAN

Publié par Boualem Branki le 05-08-2014, 20h08 | 63

C'est hier que le premier Sommet Etats-Unis-Afrique s'est ouvert dans la capitale fédérale, Washington. Un sommet placé d'emblée par les Américains sous le prisme de la reconquête de l'Afrique, une reconquête sur le plan économique surtout pour des Américains qui veulent rebondir sur le marché africain. 


Le geste n'est pas sans sous-entendus, puisque les différentes administrations américaines, qu'elles soient républicaines ou démocrates, n'avaient jusqu'à l'arrivée de Barack Obama, pas tellement accordé d'importance à l'Afrique, ses potentialités économiques, ses atouts énergétiques et ses gisements miniers. Bref, les Etats Unis étaient complètement absents de l'Afrique, si ce n'est sur le volet sécuritaire. 

Par contre, Pékin, en fin ''commercial'', a largement pris pied dans un continent où tout est à construire, à faire et à refaire. La Chine, qui a de nombreux soutiens et des relations très solides avec nombre de pays africains, a tout naturellement investi des sommes colossales en Afrique de l'Est et de l'Ouest, contribuant à sa manière au développement de l'Afrique. 

La France, qui a son propre pré carré africain en Afrique de l'Ouest, est restée un peu à l'écart de cette course aux matières premières, en dehors du pétrole et du gaz, et à un marché en pleine expansion, contrairement aux Américains, qui veulent eux, contrer la forte présence asiatique dans le continent, puisque même le Japon s'intéresse lui également au développement de l'Afrique. 

L'intérêt américain à cette dynamique de développement en Afrique, et le soutien à l'élimination des disparités en matière d'accès aux services publics de base (eau, énergie, santé, éducation), est le bienvenu. 

C'est un peu dans ce sens que la participation de l'Algérie à ce premier Sommet afro-américain peut  être décryptée, en ce sens que le partenariat algéro-américain est une donnée stratégique dans l'actuel programme de développement mis en place par le président Abdelaziz Bouteflika.  

Avec une délégation très au fait des demandes américaines, le Premier ministre Abdelmalek Sellal, qui représente le président Bouteflika à ce sommet, va ainsi donner l'image la plus parfaite autant des progrès réalisés par l'Algérie en matière de développement, ses besoins, ses potentialités et les opportunités de partenariat et les facilités que le pays offre aux investisseurs américains. 

C'est également une tradition pour l'Algérie de défendre sa vision intégrée de la coopération avec l'Afrique, basée sur le principe ''win-win''.

En matière de partenariat, «la revendication africaine reste la même que ce soit avec le partenaire américain ou avec d'autres partenaires: faire en sorte de transformer l'Afrique pourvoyeuse de matières première en un centre de transformation industrielle», résume M. Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines.

Pour l'Algérie, ''s'il y a un intérêt accordé à la transformation (industrielle) sur le continent cela veut dire qu'il y aura plus d'investissements et de création d'emplois. C'est notre vision stratégique" de ce que doit être la coopération afro-américaine, a-t-il ajouté M. Messahel. 

Un message clair : l'Algérie, pays influent d'Afrique, est très favorable à un partenariat avec les Etats-Unis qui prenne en compte les spécificités du Continent, et lui assure les conditions d'un développement social et humain équilibré, intégré.