Cheikh Bachir El Ibrahimi a affronté le présumé "projet intellectuel" colonial menaçant l'identité nationale

Publié par Dknews le 25-05-2022, 19h23 | 137

Cheikh Mohamed Bachir El Ibrahimi (1889-1965) a fait face au présumé "projet intellectuel" colonial qui visait à "annihiler l’identité nationale et l’éloigner de sa culture et de son histoire", ont affirmé les participants à la 4e édition du colloque international sur le thème "La culture nationale et l'anéantissement du discours colonial" tenu mardi à l’université de Bordj Bou Arreridj.

"L'occupation française de notre pays était un projet de domination. L'occupant utilisait un discours fallacieux pour justifier son autorité et renforcer son contrôle dans l’objectif d’assujettir le peuple algérien pour le transformer en un peuple asservi, mais aussi de piller les matières premières du pays sous prétexte d’urbaniser des espaces vides, un projet contre lequel Cheikh El Ibrahimi a fait face en mettant en avant les composantes de l’identité nationale algérienne", a précisé le président du colloque, Lotfi Abdallah Boussafia.

Il a ajouté que "les discours véhiculés par le colonialisme français et ses adeptes sont familiers et propres à l'occupa tion occidentale sous ses diverses formes, et dont les médias ont tenté et tentent encore à ce jour d'en présenter des images différentes de la réalité, de l'Algérie notamment, ou sur le monde arabe, musulman et les pays du tiers-monde".

Il a néanmoins relevé que "ces tentatives de falsification se sont heurtées, dès le départ, à une forte résistance de la part des Algériens, à leur tête le cheikh Bachir El Ibrahimi".

Pour sa part, le recteur de l'Université de Bordj Bou Arreridj, Bouazza Boudarssaia, a déclaré que "le deuxième homme de l'Association des oulémas musulmans algériens a pris la responsabilité politique et culturelle d'affronter le colonialisme sous tous ses aspects après la mort du Cheikh Abdelhamid Benbadis, à travers une confrontation intellectuelle du colonisateur pour construire un projet de résistance à travers un discours politique qui exprime la légitimité de l'indépendance pour mettre la nation algérienne sur la voie de l’indépendance".

Pour sa part, Boubaker Sabri, président du comité scientifique du colloque, a relevé que Cheikh Bachir El Ibrahimi "était un résistant dans son discours et un guide pour les jeunes, de même qu’il œuvrait à combattre les idées non nationalistes et affronter la pensée coloniale".

Le colloque de deux jours, tenu à la salle des conférences A bdelhamid Benhadouga, est marqué cette année par la présence d'un groupe de professeurs d'universités de l'intérieur du pays et de l'extérieur du pays venus d’Egypte, du Koweït, d’Oman, du Royaume-uni et de Tunisie, en plus du conseiller du président de la République chargé des archives et de la mémoire nationale, Abdelmadjid Chikhi.