Greffe de la cornée : Importance de la sensibilisation au consentement du donneur mise en exergue à Oran

Publié par DK NEWS le 28-05-2022, 15h33 | 7

Les participants à une rencontre sur la greffe de la cornée à partir de prélèvements sur des personnes décédées ont plaidé mercredi à Oran pour l’importance d’une sensibilisation efficace, ciblée et permanente de la société pour le consentement au don de la cornée.

Organisée par l’Observatoire du handicap, de la réinsertion professionnelle et de l'éthique de la santé du CHU d’Oran, en collaboration avec les services de médecine légale et de la médecine physique du même établissement, ainsi qu’avec le service d’ophtalmologie de l'EHS d'Oran, cette rencontre a vu la participation de chirurgiens, d’ophtalmologues ainsi que d’hommes de culte.

A ce titre, le représentant de l’Agence nationale de greffe (ANG) et son chargé de communication, Dr.

Boultifat Rabah, a précisé qu’il faudrait déployer davantage d’efforts en matière de sensibilisation dans le sens du consentement au don de cornée.

"Il faut absolument que nos besoins soient satisfaits par nos prélèvements pour, à la fois, réduire les coûts des greffons importés des USA, rendre la vue aux patients greffés et la liste de pati ents greffés", a-t-il souligné.

A ce propos, Dr. Boultifat a estimé que "de 50 à 60% des cornées importées sont considérées bonnes.

Le reste se trouve dans un état moyen, médiocre voire même non utilisable. Le prix d’une seule cornée importée oscille entre 2.000 et 3.000 USD".  Pour le Pr. Boumeslout Salim, chef de service de médecine légale du CHU d’Oran, l’Algérie dispose des moyens et des compétences nécessaires pour effectuer des greffes de la cornée à partir de prélèvements sur donneurs cadavériques.

"Toutefois, il faudrait œuvrer davantage pour convaincre les gens par la noblesse de cet acte qui n’enfreint aucune loi juridique, médicale ou islamique", a-t-il estimé.

"Il faudrait inculquer aux gens, dès le jeune âge, la culture du don d’organes, les sensibiliser au niveau des écoles, des lycées et des universités.

C'est plus qu’une nécessité afin de pouvoir entamer notre chemin dans ce domaine et constituer notre propre banque de prélèvement d’organes", a précisé le Pr. Boumeslout.

De son côté, Pr. Mohamed-Amine Derdour, spécialiste à l’EHS d’ophtalmologie d’Oran, a mis l’accent sur l’importance de la création d’une banque de prélèvement. "Dans notre pays, moins de 1.000 patients nécessitent une greffe de cornée chaque année. Le nombre de cas n’est pas énorme et nous pouvons assurer ais ément cette tache.

Nous disposons la technologie nécessaire et le savoir-faire, il nous manque juste les prélèvements", a-t-il affirmé. "Du point de vue religieux, les préceptes de l’Islam ne seront jamais un obstacle pour ce genre de pratiques.

L’Islam encourage la greffe d’organe de manière générale et de cornée plus précisément", a rappelé le Pr Yousi Houari, enseignant à la faculté des Sciences islamiques et humaines de l’Université Oran 1 Ahmed Ben Bella.

Dans ce sens, il a insisté sur la nécessité d’une sensibilisation permanente de la population sur ce sujet.