Annexe I- La grève générale des 8 jours 28 janvier - 4 février 1957: U.G.C.A : Les commerçants algériens répondent à Massu

Publié par Par Amar Belkhodja (*) le 07-01-2014, 15h17 | 502

Les commerçants algériens, a la veille de la grève de 8 jours. Que le peuple algérien se prépare a observer, tiennent a enregistrer les paroles prononcées ré comment par le Général Massu dans un communiqué a la presse.

Dans ce communiqué on avertit la population que les établissements fermes pendant la grève seraient défoncés par la force, et que les autorités ne garantiraient pas les disparitions de marchandises et les dégâts résultants des destructions de locaux et de matériel.

Nous prenons note de cet appel officiel au vandalisme. La plus haute autorité militaire française en Algérie ne se contente pas de contester notre droit a la grève – manifestation pacifique de notre mécontentement – de plus, elle nous lance pratiquement un appel aux piliards de toutes sortes en leur promettant implicitement l’impunité.

L’opinion française et internationale sauront apprécier toute la portée de ces violations des libertés les plus élémentaires en algérie.Les commerçants algériens, en tous cas, sont décidés à faire face au chantage et aux menaces, à la violence et à l’hystérie colonialistes avec la même détermination.

Ils se joindront a leurs compatriotes, a l’ensemble de leur peuple pour observer, durant ces huit jours, la grève de protestations contre la politique de guerre et d’extermination que mène la France dans notre pays, pour réclamer l’intervention des nations unies en vue d’un retour a la paix en Algérie, dans le cadre de l’indépendance du peuple algérien.

Un grand nombre des nôtres emplissent les prisons et les camps de concentration : les commerçants, cible facile pour les forces de l’arbitraire, n’ont jamais été épargnés : c’est une nouvelle épreuve que leur promet le Général Massu ; ils sauront y répondre par la volonté et la foi qui brisent les tyrannies les plus aveugles.

Ils tiennent à rappeler, à cette occasion, leur confiance totale en l’action du front de libération nationale, représentant authentique du algérien engagé dans la révolution. Ils adressent, a l’opinion mondiale et aux représentants des nations libres appelés a examiner a l’O.N.U.

le problème algérien, un appel solennel pour mettre fin a l’agression colonialiste en Algérie et contribuer au retour de la paix dans notre pays par la reconnaissance inconditionnelle du droit de l’Algérie a l’indépendance.

Ils dénoncent a la conscience mondiale le véritable appel au meurtre lancé vendredi 18 janvier au soir sur les autorités militaires française  d’Algérie a se faire complice de la répression et de la terreur, dévoile, avec un cynisme cruel et édifiant, la tragique application qu’il entend administrer des « intentions » de M.Guy Mollet…

Quelle que soit la fureur que mettra le Général Massu a poursuivre les paisibles populations au cours de ces huit jours de solidarité nationale, quels que soient les excès de la police et de l’armée française, les Commerçants algériens, de même que tous leurs frères, démontreront a la face du monde leur inébranlable volonté de faire échec aux forces du mal, de triompher des manœuvres d’extermination dont certains clans nourrissent l’espoir.

Nous sommes certains de notre victoire, car nulle force au monde n’est en mesure d’endiguer les forces de la libération. --- Abbas turqui, président de l’union Générale des Commerçants Algériens.
Résistance algérienne nº  20 Ed.B du 1er au 10 février 1957