Abattoirs d'Alger : n'étant pas un bien "patrimonial", le site n'ouvre pas droit au classement

Publié par Dknews le 07-08-2014, 17h07 | 61

L'arrêté ministériel portant ouverture d'instance de classement au patrimoine national des abattoirs d'Alger a été abrogé après que la Commission intersectorielle des classements eut jugé que le site ne présentait pas les caractéristiques de "bien culturel patrimonial", a indiqué le chef de cabinet par intérim de la ministre de la Culture, M. Noredine Atmani.

Considérés comme "monument historique témoin de la période industrielle de l'Algérie", les abattoirs d'Alger avaient fait l'objet d'une instance de classement ouverte par un arrêté du ministère de la Culture publié au Journal Officiel du 23 mars 2014 avant qu'un autre arrêté, publié récemment par les mêmes voies, ne vienne l'abroger.

L'instance de classement étant une "mesure conservatoire", la procédure d'abrogation est une procédure normale, a affirmé M. Atmani.

La commission nationale intersectorielle des classements, qui a examiné "dans le fond" le dossier concernant les abattoirs d'Alger, a conclu que le site n'était pas éligible au classement à titre de bien patrimonial national, a expliqué M. Atmani.

Datant de l'époque coloniale, le centre d'abattage d'Alger, situé dans le quartier du Ruisseau, compte trois salles d'abattage de 3.250 m² ainsi que des écuries aménagées de 3.764 m².

Déjà annoncée, la fermeture de cet ensemble -qui ne répond plus aux standards en vigueur et dont les activités sont appelées à être délocalisées- a du être reportée dans l'attente de la construction d'une infrastructure similaire en dehors du centre de la capitale.

Les bâtiments abritant les abattoirs d'Alger font toujours l'objet d'un projet de démolition adopté en 2011 en Conseil de gouvernement et le site devrait servir d'assiette au nouveau siège du Sénat et de l'APN (Assemblée populaire nationale).

Des plasticiens algériens avaient lancé, en 2013 via Internet, un appel demandant aux pouvoirs publics de permettre la création d'un "espace dédié à l'art et à la culture" aux lieu et place des actuels abattoirs, afin de créer un "pôle de vie qui valorise les artistes et l'art", et qui offrirait à l'Algérien un "espace pour accéder à la production de ses artistes".

L'appel qui avait recueilli plus de 700 signatures, visait principalement à faire sortir les arts visuels de la "léthargie" dont ils souffrent dans la capitale, selon ses initiateurs.