Burkina Faso : "40% du territoire hors du contrôle de l'Etat"

Publié par DK NEWS le 19-06-2022, 15h42 | 52

Le médiateur ouest-africain pour le Burkina Faso, l'ancien président nigérien Mahamadou Issoufou, a estimé samedi à Ouagadougou que la situation sécuritaire "demeure difficile", estimant que près de la moitié du territoire national était désormais hors du contrôle de l'Etat.  

"Aujourd'hui, 40% du territoire sont hors du contrôle de l'état", a-t-il déclaré, soulignant que "le Burkina Faso connaît aujourd'hui une crise multidimensionnelle : sécuritaire, humanitaire, politique et socio-économique" a déclaré M. Issoufou, a l'issue d'un entretien avec le chef des autorités militaires, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Arrivé vendredi, M. Issoufou a rencontré les autorités militaires pour des discussions autour du délai de la transition.

"Nous avons évoqué les événements de Seytenga et présenté nos condoléances au chef de l'Etat, au gouvernement et au peuple burkinabè.

Ces événements, très douloureux, prouvent combien la situation sécuritaire demeure difficile", a déclaré M. Issoufou. "Je repars avec la délégation de la Cedeao réconfortée, de l'ouverture d'esprit, de l'ouverture au dialogue du chef de l'Etat", s'est-il réjoui.

M. Issoufou était accompagné par le président de la Commission de la Communauté des Etats d'Afrique de l'ouest (Cédéao), Jean-Claude Kassi Brou, et par le commissaire Paix et sécurité de l'organisation sous-régionale, Francis Béhanzin.

La Cédéao avait demandé fin mars au Burkina de donner un nouveau calendrier "raisonnable" de la transition d'ici le 25 avril, mais Ouagadougou a demandé un délai supplémentaire.

A la demande des autorités militaires, l'organisation ouest-africaine avait dépêché fin mai une mission de trois jours pour évaluer la situation au Burkina Faso.

A l'issue d'un sommet début juin, la Cédéao avait exprimé son "inquiétude" devant les 36 mois de transition prévues, mais aussi "de graves inquiétudes devant la détérioration de la situation humanitaire".

Elle avait maintenu la suspension du Burkina Faso de tous ses organes et annoncé la nomination de l'ancien président du Niger Mahamadou Issoufou comme médiateur.

Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences, attribuées à des groupes terroristes affiliés à Al-Qaïda et au groupe autoproclamé "Etat islamique" (Daech/EI) , qui ont fait plus de 2.000 morts et 1,9 million de déplacé.