Journée parlementaire sur la réforme de l'Aide sociale : Passer des subventions généralisées aux subventions ciblées

Publié par Dknews le 19-06-2022, 18h55 | 14

Les participants à la Journée parlementaire sur l'accompagnement par le Parlement de la politique de réforme d'Aide sociale ont appelé, samedi à Alger, à passer du système des subventions généralisées au système des subventions ciblées.

Lors d'une Journée parlementaire organisée à l'Assemblée populaire nationale (APN) par le groupe parlementaire du Front El-Mostakbal sur "l'accompagnement, par le Parlement, de la politique de réforme de l'Aide sociale: des subventions généralisées aux subventions ciblées", les participants ont appelé à corriger les politiques antérieures qui se sont révélées "inefficaces" et qui, "au lieu de réduire les disparités sociales, ont profité aux riches plus qu'aux pauvres".

Pour des subventions efficaces profitant aux ménages nécessiteux, Hakmi Bouhafs de l'Université d'Oran a plaidé pour le passage du système d'aides généralisées au système d'aides ciblées ou "soutien intelligent", qui est, selon lui, à même de consacrer la justice sociale et de protéger les nécessiteux de la hausse des prix des biens et services.

Pointant les aspects négatifs du soutien généralisé, les participants ont estimé que ce système avait contribué à creuser le fossé entre les différentes classes sociales et favorisé la contrebande, la spéculation, le monopole, le stockage de biens, la dilapidation de deniers et la création d'un déficit dans la balance commerciale de l'Etat.

Les recommandations se sont également penchées sur la nécessité de mettre en place un dispositif qui se charge d'identifier les familles ciblées par l'Aide sociale, et des mécanismes numériques précis selon un fichier national mis à jour qui garantit que les subventions ne vont qu'aux familles nécessiteuses.

Les participants à cette journée parlementaire ont préconisé la nécessité de préparer le terrain à la révision de la politique de subventions dans le cadre du plan de la réforme budgétaire et des dépenses publiques de l'Etat, saluant le projet de composition d'un comité national intersectoriel pour la réforme de l'Aide sociale, qui se chargera de revoir le mécanisme d'aide garanti par l'Etat au profit des pauvres, des démunis et des personnes à faible revenu.

Ils se sont félicités, aussi, de l'implication des députés des deux chambres du Parlement, des départements ministériels, des partis politiques, de la société civile, des experts économiques, des organisations professionnelles et des syndicats dans ledit comité.

La Journée parlementaire était également une occasion de plaider pour "une réforme progressive et partielle de la politique de subventions", qui, selon eux, doit être initiée par étapes en vue de préserver le principe de "l'Etat social", soulignant à ce titre la nécessité "de se diriger vers une stratégie de réforme globale, avec des outils techniques, scientifiques et d'évaluation, et une structure logistique et législative, plus transparente et loin du populisme.

Dans ce sillage, ils ont appelé à accélérer la transition de la logique de la rente dans la gestion des affaires économiques à celle du marché et de la concurrence, avec des plans "clairs et détaillés" en chiffres et des échéanciers.

Ils ont également jugé nécessaire de "réduire la pression croissante et accumulée sur le budget de l'Etat en raison des besoins effrénés et des fluctuations des prix des produits de large consommation sur les marchés mondiaux, ce qui a eu un impact négatif sur la balance des paiements, d'où l'impératif de revoir la politique de l'Aide sociale".

Les participants ont enfin préconisé la nécessité "de mettre fin à l'économie informelle, afin de pouvoir connaître le taux de chômage réel, et partant, identifier précisément les catégories qui bénéficieront des subventions ciblées".