Tlemcen : Le patrimoine vestimentaire, un élément important dans la construction des sociétés

Publié par DK NEWS le 26-06-2022, 18h02 | 116

Le patrimoine vestimentaire constitue un élément-clé dans la construction des sociétés, ont estimé samedi à Tlemcen les participants à une rencontre internationale.  

Les participants à cette première édition sur le patrimoine vestimentaire comme repère et symbole reflétant l’identité nationale, qui représentent divers centres de recherches et d’universités du pays et de l’étranger, ont mis l’accent sur l’importance de ce legs patrimonial, ses significations religieuses, culturelles, nationales, artistiques et sociétales pour constituer un tout complémentaire dans la vie d’une nation.

Des lectures sur les symboliques civilisationnelles et culturelles du patrimoine vestimentaire à travers des ouvrages, des dictionnaires et des documents de l’époque ont été faites par les intervenants lors de cette rencontre organisée au centre d’études andalouses de Tlemcen, conjointement par le CRASC d’Oran, le CNRPAH et le Centre d’interprétation du costume traditionnel algérien de Tlemcen.

La chercheuse Chafâa Belaid, de l’université de Tlemcen, a évoqué le rôle du haïk dans la vie spir ituelle, historique et culturelle des femmes algériennes, rappelant l’utilisation du voile durant la guerre de libération nationale porté par les femmes pour dissimuler des armes et également par des fidaï pour échapper aux contrôles de l’armée française.

"Le haïk répond également aux préceptes de la religion musulmane puisqu’il jouait le même rôle que le hidjab actuellement, en plus de son utilisation dans diverses occasions, notamment les mariages, les décès ou dans la vie quotidienne", a-t-elle ajouté.

Le haïk, tout comme la blouse oranaise, la robe kabyle, le caftan, le karakou et autres tenues reflètent particulièrement la diversité du patrimoine vestimentaire nationale et sa richesse d’où l’importance de se pencher sur son étude, non seulement afin de découvrir ses secrets mais aussi pour le préserver de toute déperdition et ou tentative d’appropriation par d’autres.

La première journée de la rencontre, à laquelle prennent part des chercheurs universitaires de Tunisie, de Jordanie, d’Irak, d’Egypte et de Turquie par visioconférence, a permis la présentation de nombreuses communications, dont celle de l'universitaire de Tlemcen, Rachida Kalfat, qui s’est penchée, dans sa conférence, sur le costume festif algérien et l’art de la beauté.

D’autres communications ont été faites sur la sémi ologie du costume traditionnel dans le conte populaire, l’habit traditionnel et son utilisation dans les spectacles théâtraux, le costume traditionnel dans la miniature de Mohamed Racim, les symboliques des accessoires du costume traditionnel kabyle, les arts artisanaux dans la décoration des costumes traditionnels, le costume traditionnel chaoui dans les études anthropologiques coloniales.

Des communications par visioconférence sur la chechia tunisienne, les costumes dans l’art égyptien ancien et les costumes et les bijoux sumériens figurent, entre autres, au menu de cette rencontre internationale.

Des recommandations devant valoriser et protéger ce patrimoine vestimentaire seront adoptées par les participants à l’issue de cette manifestation.