Exploiter les arts littéraires pour briser le silence concernant les crimes du colonialisme

Publié par DK NEWS le 04-07-2022, 15h00 | 16

Les intervenants lors d'une conférence sur le massacre du "Dimanche noir" perpétré par les forces françaises le 29 juillet 1956 contre des civiles dans la ville de Biskra, tenue dimanche au musée régional du moudjahid Colonel Mohamed Chaabani, ont appelé à exploiter les arts littéraires pour briser le silence concernant les crimes du colonialisme.

Dans un récit à propos de ce massacre durant lequel 325 citoyens qui se trouvaient dans les marchés de la ville ont été assassinés sauvagement en représailles à des opérations armées menées par des moudjahidine, Dr Salim Betka de l’université de Biskra, auteur du roman "La messe du cardinal" consacré à cet évènement historique, a estimé que l’œuvre littéraire peut contribuer à tirer de l’oubli un évènement en le présentant au public et en restituant sa place dans la mémoire.

Il a considéré que l’écrivain complète le travail de l’historien tout comme les autres artistes qu’ils soient plasticiens ou dramaturges pour mettre en relief certains événements et les présenter à un public moins attiré par la chronologie de l’historien, estimant que l’écrivain manie des styles expressifs qui transforment l’évènement en œuvre d’art servant à la fois l’histoire et l’art.

De son côté, l’écrivain et dramaturge Tahar Benyazid, de Biskra a relevé que le roman historique doit respecter l’objectivité des évènements sans renoncer aux élans expressifs créatifs propres à chaque auteur, estimant que l’œuvre peut être à la fois d’une valeur artistique et historique, et rencontrer même un succès mondial.

Pour sa part, Abderrahmane Rezig, ancien directeur des moudjahidine et fils de chahid, a mis l’accent sur l’importance des écrits consacrés aux héros de l’Algérie à travers l’histoire, y compris par les écrivains et romanciers.

Cette conférence a été organisée dans le cadre de la célébration du 60ème anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale.

Elle a été marquée par plusieurs interventions de moudjahidine et d'universitaires sur "le Dimanche noir" en présence de responsables locaux.