
L’Algérie est farouchement opposée à une intervention militaire étrangère en Libye. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, l’a clairement signifié dans ses récentes déclarations à la presse nationale et internationale.
Il a précisé que l’on sait toujours quand une intervention militaire étrangère commence, mais l’on ignore quand elle se termine. En ce sens, le Premier ministre a refusé qu’il y ait aux frontières de l’Algérie ce qu’il a appelé un «Libyanistan». Une autre intervention militaire étrangère en Libye prolongerait ce pays et toute la région dans une spirale d’instabilité qui risque de s’aggraver avec la situation déjà précaire au Mali et dans les pays du Sahel.
Le Premier ministre libyen avait déclaré qu’il ne s’opposait pas à une intervention militaire étrangère dans son pays. Or, la Libye a été plongée dans la violence et l’instabilité suite à ce qui est appelé «le Printemps arabe». Cela avait amené la France, aidée par les forces de l’OTAN, à intervenir dans ce pays.
Le résultat, on le connaît puisque la Libye est en proie à une véritable guerre civile.
La mise en garde de l’Algérie doit être prise en compte par les autorités libyennes, lesquelles ne semblent pas mesurer les conséquences néfastes et à long terme d’une intervention militaire étrangère. Les exemples de l’Afghanistan et de l’Irak sont malheureusement patents et réels. En revanche, la Tunisie a pu échapper à toutes formes d’intervention militaire étrangère dans la mesure où les autorités de ce pays ont toujours privilégié la politique du bon voisinage.
Les responsables tunisiens ont souvent séjourné en Algérie pour demander conseil auprès des hauts responsables du pays, sachant que la non-ingérence dans les affaires internes des pays souverains demeure le point cardinal de la diplomatie algérienne.Les autorités libyennes devraient ainsi s’inspirer de l’exemple tunisien, ce pays n’ayant sollicité aucune immixtion étrangère pour sortir de la crise dans laquelle il se débattait. Pour sa part, l’Algérie n’a jamais cessé d’appeler les Tunisiens à se réconcilier et opter pour la concorde au lieu de sombrer dans la violence et une guerre fratricide.
Le même principe a été adopté par l’Algérie avec le Mali, quand on sait que les groupes rebelles du Mali ainsi que les représentants du gouvernement de ce pays ont amorcé un dialogue à Alger sous la conduite de l’Algérie. Il s’agit d’un dialogue en vue de parvenir à une réconciliation nationale au Mali.L’Algérie entend appliquer le même principe pour la Libye en empêchant ce pays de faire appel à une intervention étrangère, laquelle accentuerait, à coup sûr, la crise et la violence dans un pays où les armes et munitions de l’ancien régime sont devenus tels des jouets à la portée du premier venu !