Le vieillissement des cellules, une piste de traitement

Publié par DK NEWS le 25-07-2022, 14h41 | 73

Le mécanisme de vieillissement prématuré des cellules pourrait servir dans le traitement ciblé de la leucémie aiguë promyélocytaire  et pour d'autres types de cancers, révèle une équipe de l'Inserm.

On en sait plus sur le processus de guérison des leucémies aiguës romyélocytaires, une forme rare de cancer du sang.  Les leucémies sont des maladies du système sanguin liées  à la présence en surnombre de globules blancs anormaux, qui envahissent la moelle osseuse  et/ou le sang.  Dans le cas de la leucémie aiguë promyélocytaire, les cellules des patients possèdent une anomalie qui entraîne la synthèse d'une oncoprotéine, la protéine PML/RARA, qui déclenche la prolifération des cellules cancéreuses.

En 2010, des chercheurs de l'Inserm, dirigés par le Pr Hugues de Thé, ont découvert que l'arsenic associé à l'acide rétinoïque, une hormone,  favorisaient la destruction de cette oncoprotéine et l'élimination des cellules souches leucémiques. Trois ans plus tard, la même équipe a réussi à comprendre comment ce processus de guérison fonctionne au niveau cellulaire et moléculaire. Ces nouveaux travaux parus dans la revue  Nature Medecine démontrent que la sénescence, le vieillissement des cellules, peut avoir un effet anti cancéreux.

Comment est-ce possible ? Pour faire simple, le traitement à base d'arsenic et d'acide rétinoïque réorganise des corps nucléaires, active une protéine (la p53), à l'origine du vieillissement et de la mort des cellules cancéreuses. «Lors de ce traitement ciblé, les chercheurs ont montré que la protéine p53 [qui joue un rôle essentiel dans la prolifération cellulaire], arbitre entre mort cellulaire et survie, déclenche la sénescence grâce à l'implication de corps nucléaires PML», explique l'Inserm dans un communiqué.

C'est ce phénomène qui expliquerait la guérison totale des patients, en leur épargnant la chimiothérapie et ses effets secondaires, assurent les chercheurs français.

Cette découverte ne se limite pas au traitement de la leucémie aiguë promyélocytaire. Elle ouvre des perspectives pour le traitement d'autres cancers, concluent les scientifiques.